Les fabricants de confiture, compote, fruits au sirop et autres Produits Alimentaires Intermédiaires à base de fruits, regroupés au sein de la Fédération des Industries d’Aliments Conservés (FIAC) alertent sur la hausse de leurs coûts de production. Si leurs produits connaissent un succès grandissant ces dernières années, avec des ventes en augmentation de +33% en volume pour les compotes et purées de fruits et de +2,9% pour la confiture entre 2011 et 2015 en France, ils sont pourtant confrontés à d’importantes difficultés.
En effet, les transformateurs français, leaders de la production européenne du secteur avec 540 000 tonnes fabriquées en 2015, doivent faire face à la récurrence du manque de disponibilité de la matière première. La production peine à suivre une demande en hausse tant en France qu’à l’international, et subit les conséquences de l’augmentation de la fréquence des aléas climatiques. Ainsi, les importantes tensions sur les prix que connaissent les fruits frais ont des répercussions directes sur les coûts de fabrication des confitures, compotes et autres produits à base de fruits.
Jusqu’à +25% d’augmentation pour les fruits les plus utilisés
La fraise, fruit le plus utilisé en confiture, connaît une hausse des prix comprise entre 10 et 25% pour les produits surgelés en provenance de Pologne (la récolte n’a atteint que 50% de son potentiel) et entre 2 et 5% pour les fruits espagnols ; ces 2 origines étant les principales.
Alors qu’il constitue le deuxième parfum utilisé en confiture, l’abricot, en provenance du Maroc et d’Espagne a vu ses cours grimper de 5 à 10% en aseptique et, dans une moindre mesure, de 2 à 5% en surgelé. Les approvisionnements français, majoritaires dans la fabrication de la compote, ont quant à eux subi une hausse supérieure à 25%. En cause : la faiblesse des récoltes.
Les cours de la framboise, figurant également parmi les fruits les plus utilisés, s’inscrivent dans la même tendance avec des cours supérieurs de 5 à 10% par rapport à l’année précédente. Toutefois, alors que la hausse sur l’origine serbe est due à une récolte écourtée, c’est encore la parité €/$ qui alourdit la facture des fruits cultivés au Chili (dont l’avantage est une offre à contre-saison).
Flambée des prix de la cerise
L’interdiction du diméthoate en France a fortement pénalisé la production de cerises dont les prix ont flambé au-delà de 25% pour les entreprises se fournissant sur le territoire. Les fruits en provenance d’Allemagne ont été également pénalisés avec une hausse semblable.
Pêche et poire à la hausse
Avec une récolte diminuée comme son « cousin » l’abricot, la pêche, essentiellement utilisée sous la forme de purée produite en France, en Espagne ou encore en Grèce, s’est vendue avec des prix en croissance de 2 à 5%.
Qu’elle provienne de France ou d’Italie, la poire s’inscrit aussi d’une tendance haussière comprise entre 5 et 10%.
La récolte française de pommes – qui alimente 80% des volumes de l’industrie – est en baisse de 6%. Si les industriels espèrent que cette baisse n’aura pas trop d’impact sur les prix, la qualité de la récolte s’annonce moyenne avec pour conséquence des risques de rendements de transformation nettement inférieurs.
La hausse du sucre : un facteur aggravant
Enfin, la hausse des cours des contrats de sucre pèse également sur les coûts de production et aucun industriel n’est épargné, quels que soit les volumes négociés. L’augmentation se chiffre au-delà de 10% (et jusqu’à 25%).
Aujourd’hui, afin d’assurer la pérennité de la filière, les transformateurs demandent à la distribution de prendre en compte cette hausse irrémédiable de leurs coûts de production. Une absence de revalorisation aurait rapidement des conséquences dramatiques à tous les niveaux : tant à l’aval, pour les plus petits opérateurs, qu’à l’amont, pour la production agricole, déjà exsangue.