Equipé d’un quad depuis 10 ans, Philippe Nourry, du Gaec de la Ville Madeuc à Fréhel (22), ne l’utilise que depuis peu pour des activités agricoles, 15 jours par an.
Philippe Nourry, éleveur à Fréhel (22) est équipé d’un quad depuis 10 ans. Un « jouet » qui lui sert avant tout pour des randonnées durant son temps libre, avec Arnaud Blouin, agriculteur dans la commune voisine de Saint-Alban. Il y a quatre ans, ils ont eu l’idée d’utiliser leurs outils sur leurs parcellaires. Le véhicule a ainsi trouvé une utilité sur l’exploitation : épandre l’engrais minéral dans les champs de céréales ou sur les dérobées.
Des chenilles pour une meilleure portance
« L’objectif premier est de pouvoir intervenir dès que possible réglementairement dans les parcelles, sans abîmer la terre ni marquer les céréales, avec un concept assez léger. Le tout pèse 1,2 t », explique l’utilisateur. Le quad de 350 kg tracte un chariot, support du semoir à engrais Vicon, équipé d’un moteur auxiliaire qui actionne la prise de force et permet d’épandre le premier, voire le deuxième apport de minéral si le sol est toujours mouillé. Mais lors des premiers essais, le quad Arctic cat 700 s’enlise. Il a donc fallu l’équiper pour une meilleure portance.
Des chenilles de 40 cm renforcent l’outil en termes de portance. Le chantier nécessite néanmoins d’être à deux pour parer à ces situations. Un second quad (non équipé) vient en appui pour tirer sur le premier quand celui-ci s’enlise. « Car, pour ne pas abîmer le cardan, la chenille n’est pas trop serrée autour des pneus arrière. Lorsque ces dernières ne sont pas entraînées dans les mouillères, on s’enlise ».
[caption id= »attachment_23359″ align= »aligncenter » width= »600″] Pour l’épandage d’engrais, le quad était équipé de chenilles. En 2017, les chenilles laisseront place à 4 roues jumelées, pour plus de portance.[/caption]
Des roues jumelées pour 2017
Alors cette année, les deux agriculteurs innovent de nouveau. Ils équipent un des quads de roues jumelées, pour encore plus de portée au sol. Le semoir restera, quant à lui, équipé de chenilles. « Avec cet investissement, l’équipement devrait moins tirer sur le véhicule tout-terrain et permettre de mieux passer dans les endroits humides ». Un boîtier installé à l’arrière du quad permet la modulation manuelle de la dose. Cette régulation permet d’assurer d’abord un débit proportionnel à l’avancement (DPAE), de 150 à 300 kg/ha. Et de fermer et ouvrir les vannes en bout de champ. Le semoir épand de 12 à 24 mètres. « On réalise ainsi 15 à 20 ha par heure dans les belles parcelles », précise Philippe Nourry.
150 ha en prestation de services
Ils sont équipés d’une remorque pour transporter sur la route le quad chenillé derrière un camion, qui lui, transporte le second quad. De bouche-à-oreille, l’utilisation de leurs quads s’est répandue. Ils interviennent tous les ans dans un rayon de 30 km autour de leurs exploitations, pour l’équivalent de 15 jours de travail en prestation de services, à raison de 20 €/ha. « Cette activité est intéressante. Elle me permet de voir du monde en dehors de l’exploitation », insiste l’éleveur. Tout en amortissant les charges liées au quad. « Le reste de l’année, les chenilles sont remisées au hangar et l’outil redevient objet de plaisir ».