Depuis 2007, le cheptel reproducteur porcin polonais s’effondre. L’aval de la filière maintient l’abattage avec l’importation de porcelets.
La flambée des matières premières en 2007 et la crise économique de 2008 ont fait chuter l’effectif reproducteur. Les années 2010 marquent un tournant dans la filière porcine polonaise. La production intérieure stagne autour de 1,75 million de tonnes équivalent carcasse alors que les abattages suivent une tendance haussière et a retrouvé son niveau d’avant la crise. En 9 ans, le nombre total d’animaux est passé de 18 millions à 10 millions en 2016. Le troupeau reproducteur s’est effondré de moitié. Il est actuellement de 0,8 million de truies.
L’effectif de porcs à l’engrais stagne à son niveau de 2010. L’importation d’animaux vivants augmente. En 2015, près de 6 millions de têtes ont été importées. Il s’agit principalement de porcelets en provenance du Danemark (84 % au total). La part des porcs charcutiers a chuté pour ne représenter que 10 % des achats polonais, en provenance d’Allemagne et de Lituanie. Cette stratégie de compensation est principalement portée par l’aval de la filière qui souhaite maintenir son potentiel productif.
Achats à l’étranger
Plus d’un quart des abattages du pays est d’origine étrangère. La Pologne a également importé 570 000 tonnes de viande fraîche et réfrigérée, dont près de 70 % de pièces et 30 % de carcasses. Ces achats, essentiellement destinés à la transformation, représentent un tiers de la consommation en viande de porc du pays. Le pays est le 5e producteur européen de charcuteries à base de porc.
Les produits élaborés ont augmenté de 60 % en 5 ans pour atteindre 187 000 tonnes en 2015. Le Royaume-Uni est son principal client. La consommation indigène fluctue autour de deux millions de tonnes équivalent carcasse, soit un taux d’appro- visionnement d’environ 90 % depuis 5 ans. Tous produits confondus, la consommation de viande de porc s’établit à 50 kg par habitant. La charcuterie occupe 50 à 60 % de ce volume.
Les prix en rayon augmentent
Les saucisses et saucissons comptaient pour 60 % des charcuteries consommées par les ménages polonais. Le jambon cuit totalise 20 % de la consommation, le jambon sec et le bacon 12 %. Le prix moyen des charcuteries a globalement progressé ces dernières années. Les produits tendent à gagner en qualité, même s’ils sont toujours les moins chers (sortie usine) en Europe.
Le prix des saucisses a augmenté de 16 %, par exemple, en 4 ans et celui des viandes saumurées, séchées et fumées, de 5 % sur la même période. La filière a su trouver des solutions face aux difficultés. Elle reste aujourd’hui sous la menace de la peste porcine africaine dans le nord-est du pays. En conséquence, la Pologne a perdu de nombreux marchés sur les pays tiers et recentre ses exportations vers les pays de l’Union européenne. Source Baromètre porc