Un menu tannique pour laitières

ph-lait-trinotieres - Illustration Un menu tannique pour laitières
Des bogues de châtaigne, des ceps de vigne, des clous girofles dans la ration des laitières… ou plus exactement les tanins de ces végétaux. C’est l’essai qu’a conduit les Trinottières.

Au printemps 2016, la ferme expérimentale de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire a expérimenté un menu un peu particulier sur son troupeau laitier. « Nous avons testé l’utilisation d’un aliment complémentaire pour animaux, à base de tanins de ceps de vigne, de tanins d’enveloppes de bogues de châtaignes et d’hui-les essentielles de clou de girofle et de cannelle », explique Jean-Michel Lamy, ingénieur à la Chambre d’agriculture. Objet de la recherche : « Sur des rations bien pourvues en azote soluble, l’utilisation de cet aliment permettrait de mieux valoriser les protéines des rations pour vaches laitières avec un impact favorable sur les performances zootechniques ».

40 g/vache d’aliment complémentaire

Deux lots de 16 vaches laitières ont été constitués sur la base des performances obtenues par les animaux les semaines précédant le début de l’essai. « Nous disposions ainsi de 2 lots comparables tant sur les performances laitières (lait, TB, TP) que sur le rang moyen de lactation, les dates de vêlage et le poids vif ». Lors de l’essai qui s’est déroulé sur 11 semaines du 25 janvier au 10 avril 2016, les vaches des deux lots – « lot témoin » et « lot tanins et huiles essentielles » – ont reçu la même ration complète mélangée, constituée de maïs ensilage, d’ensilage, d’un mélange de céréales protéagineux et de luzerne.

L’équilibre protéique était assuré avec du tourteau de colza. La ration était bien pourvue en azote soluble afin de permettre une bonne valorisation de l’aliment complémentaire comme préconisé par le fabricant. Après les deux premières semaines pré-expérimentales, le lot « tanins et huiles essentielles » a reçu, pendant les 9 semaines suivantes, 40 g/vache d’aliment complémentaire. « Dans les conditions de réalisation de cet essai, nous n’avons pas observé de différence significative entre le lot “témoin” et le lot “tanins et huiles essentielles” pour la production de lait brut, le lait à 4 %, les quantités de matières grasses et protéiques, l’urée, les cellules et le poids vif (tableau). »

resultats-zootechniques

Avec un stade de lactation de plus de 8 mois en fin d’essai, les résultats de production laitière, de l’ordre de 27 kg, sont d’un bon niveau et comparables entre les deux lots. Ces performances sont conformes aux résultats déjà obtenus sur la ferme expérimentale des Trinottières avec des concentrations protéiques de ration de 90 PDIE/UFL (76 g PDIE/kg MS).

Un effet sur les taux à confirmer

Les taux butyreux et protéiques sont bons avec respectivement pour les lots « témoin » et « tanins et huiles essentielles­­­­ » de 45,4 et 46,7 g/kg pour le TB et 32,9 et 33,6 g/kg pour le TP. « Ces taux sont révélateurs du stade de lactation moyen des animaux en essai : la majorité avait passé le pic de lactation, permettant ainsi des taux plus élevés en milieu de lactation ». Le taux protéique et le taux butyreux du lot « tanins et huiles essentielles » sont améliorés de respectivement 1,3 g/kg et 0,7 g/kg. « D’un point de vue statistique cette différence est par contre faiblement significative », fait observer Jean-Michel Lamy.


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