Certains agriculteurs ont semé tôt autour du 20 août, d’autres ont semé début septembre dans le sec. Beaucoup ont attendu le retour des pluies annoncées pour sortir le semoir. Les stades de développement du colza sont très hétérogènes.
Les semis de colza ont été compliqués cette année à cause des conditions de sécheresse exceptionnelles de mi-juillet à mi-septembre avec parfois seulement quelques mm tombés en 2 mois et demi. Comment fallait-il réagir face à cette situation exceptionnelle ? Comment pouvait-on adapter son mode de préparation en interculture à cette situation ? Fallait-il semer dans le sec ou attendre les pluies ? Pas de « recette » simple à ces différentes questions, mais quelques recommandations pour mettre toutes les chances de son côté pour réussir son implantation.
Intervention en interculture selon le type de sol
La prise de décision d’une intervention en interculture doit prendre en compte différents critères : le contexte sol (type de sol, structure, état hydrique, risques battance et hydromorphie), le risque bioagresseurs notamment limaces, le risque adventices (graminées ou dicotylédones) ou encore la gestion des pailles. Certaines méthodes se distinguent selon le type de sol. En sol argileux, il est conseillé un travail précoce après récolte (après paille enlevée), adapté à la qualité structurale (profond ou superficiel), puis rappuyé rapidement et des interventions limitées. Dans les autres cas, les possibilités sont plus ouvertes, mais à adapter aux risques d’hydromorphie ou de battance notamment.
Strip-till ou semis direct possibles en colza
Le strip-till ou semis direct sont possibles en colza, dans la mesure où la structure et l’état organique de la parcelle le permettent. Cette année, sur le domaine de recherche et d’innovation de Sourches, à Saint-Symphorien (72), une plateforme de colza a été semée pour répondre à ces nombreuses questions dans l’objectif de sécuriser au maximum l’implantation des colzas. Différents travaux du sol d’interculture (labour, déchaumage profond, superficiel), différents types de semoir (monograine, combiné strip-till, combiné rotative) et des innovations agronomiques (associations légumineuses, binage…) ont été mis en œuvre pour mesurer l’effet de ces techniques culturales sur la dynamique de croissance du colza mais aussi sur la structure du sol.
Un faux semis efficace après récolte
Sur cette plateforme, trois matériels de travail du sol (labour, déchaumage profond ou superficiel) et deux dates de travail du sol (au plus tôt derrière la récolte ou juste avant le semis) ont été mis en œuvre. Les premières observations confirment des effets connus sur la levée des repousses de céréales même dans le contexte particulier de cette année (sec tout le mois d’août). Le labour confirme et montre une très faible levée de repousses. Les déchaumages réalisés en date précoce (1) ont eu un effet faux semis significatif par rapport à la conduite en date tardive (2).
En effet, on comptabilise moins de repousses en conduite précoce qu’en conduite tardive. Le peuplement de colza est correct pour la conduite en labour et déchaumage superficiel, mais pénalisé en conduite déchaumage profond pour l’année. Le peuplement est homogène (bonne répartition) en conduite labour et plus hétérogène en conduites déchaumage (profond ou superficiel). Terres Inovia
En savoir plus
(1) Labour ou déchaumage le 9 août puis roulage le 11 août – herse et semis le 9 septembre puis roulage le 10 septembre.
(2) labour ou déchaumage le 8 septembre – herse et semis le 9 septembre puis roulage le 10 septembre.