Laurent Dartois, à la tête d’un élevage de sélection de 850 truies à Guitté (22), inaugure un bâtiment gestante modulable, démontable et recyclable.
[caption id= »attachment_23394″ align= »alignright » width= »153″] Laurent Dartois.[/caption]
L’élevage de Laurent Dartois est en pleine restructuration. Les maternités sont neuves et la gestante de 240 places vient d’entrer en service. « J’ai choisi de construire à neuf, dans un endroit approprié, plutôt que de rénover l’ancienne gestante. Cela me coûte 30 % de plus. Mais l’ancien bâtiment, désormais vide, au centre du parc, pourra me servir plus tard si certaines normes évoluent autour de l’âge au sevrage, par exemple ».
Le bâtiment de 800 m2 est surélevé dans sa partie nord en raison de la configuration du terrain. L’entrée d’air se fait par une gaine dans la partie basse du bâtiment (à gauche), après passage dans le bloc de filtration. Il est ensuite réparti dans la salle par des poteaux de ventilation. L’air vicié est extrait sous les caillebotis et aspiré dans une gaine (à droite). Un espace à cette extrémité pourrait, à l’avenir, accueillir un laveur d’air. Les poteaux de la coque sont en acier remplis sur place de béton.
Inspiration du monde industriel
Dans l’immédiat, 150 mise bas ont lieu toutes les 4 semaines, avec un sevrage à 21 jours. L’éleveur, sélectionneur de génétique Axiom, a choisi un nouveau concept de bâtiment. « C’est une rupture totale par rapport aux bâtiments traditionnels », assure Julien Norée, de la société Itek, conceptrice du système. « Nous ne sommes plus dans la brique et le béton. Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans le monde industriel. Le bâtiment est évolutif, recyclable, sécurisé, économe, et sociétal : il s’intègre mieux dans le paysage ». Le coût est de 1 350 € par place (système de filtration compris). Un engraissement, avec une structure de même type, devrait être construit dans les prochains mois. Il inclut des racleurs dans les fosses, une filtration de l’air et une extraction centralisée.
La charpente, en alliage de zinc, d’aluminium et d’acier, et les combles vides limitent les risques d’incendie. L’éleveur économise plus de 20 % de frais d’assurance. Il n’y a ni laines, ni fibres, et donc pas de microparticules dans le bâtiment, un avantage pour les éleveurs au niveau pulmonaire.
[caption id= »attachment_23396″ align= »aligncenter » width= »800″] Le bâtiment se veut bien intégré dans le paysage.[/caption]
À l’intérieur, le plafond et les murs sont en panneaux isolés (mousse isolante rigide). Ils sont assemblés selon le principe « tenon-mortaise », ce qui évite les ponts thermiques. La couche intérieure du panneau est en PVC ce qui facilite le lavage et sécurise le sanitaire. La distribution d’aliment est automatisée (système Gestal).