Alors qu’ils étaient 10 000 par an à atteindre l’âge de la retraite il y a encore quelques années, ce seront 15 000 à 16 000 agriculteurs par an qui partiront en retraite dans les prochaines années, rapporte la caisse centrale de la MSA. Selon cette dernière, 45 % des agriculteurs actifs auront le droit de prendre leur retraite dans les dix ans. Ces données représentent un défi immense d’accompagnement car, selon les experts, il faudrait préparer la transmission de son exploitation dix ans à l’avance.
S’il n’est pas facile de transmettre son exploitation à un tiers, l’augmentation de la valeur des fermes complique également la tâche. De plus en plus, un cédant voulant installer un jeune devra prendre des risques, voire servir de banque. Demain, il va faudra peut-être transmettre progressivement, ne pas vendre la totalité à la retraite. Autre possibilité : que le jeune agriculteur aille chercher des partenaires pour investir, un sujet sensible avec la crainte de perdre la main sur les décisions stratégiques de l’entreprise. Dernier frein à l’installation d’un jeune, la concurrence des agriculteurs en place. Si l’agrandissement a pu servir au développement de la valeur ajoutée de la ferme France, ce n’est plus le cas aujourd’hui, estiment la FNSafer et l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture), lors d’une journée transmission à Paris le 21 novembre.