Bientôt un index « efficacité alimentaire » pour les laitières ?

La compétition alimentaire entre hommes et animaux pour les céréales et la nécessité de réduire l'empreinte écologique de l'élevage laitier obligent à améliorer l'efficacité alimentaire. - Illustration Bientôt un index « efficacité alimentaire » pour les laitières ?
La compétition alimentaire entre hommes et animaux pour les céréales et la nécessité de réduire l'empreinte écologique de l'élevage laitier obligent à améliorer l'efficacité alimentaire.
La sélection génomique n’est pas pour tout de suite, mais le projet Déffilait vise néanmoins à comprendre les déterminants de l’efficacité alimentaire. Il pourrait déboucher sur des stratégies de sélection.

La sélection sur l’efficacité alimentaire est déjà une réalité pour les animaux en croissance (porcs charcutiers, taurillons, génisses…). Pour les vaches laitières, c’est plus difficile. Outre le lait, elles produisent des veaux et de la viande. Sélectionner ce critère implique de repérer les animaux les plus efficients, ceux qui produisent beaucoup en valorisant les fourrages, tout en étant fertiles et en bonne santé, sous peine d’être contre-productif.

Outils de monitoring

[caption id= »attachment_23854″ align= »alignright » width= »200″]Philippe Faverdin, Inra Philippe Faverdin, Inra[/caption]

« Le choix des indicateurs utilisés pour estimer l’efficacité alimentaire est essentiel », indique Philippe Faverdin, chercheur à l’Inra. Certains indicateurs comme la production laitière et la reproduction sont déjà évalués. D’autres, comme la mobilisation des réserves ou la digestibilité, sont moins connus, faute de technologie pour les mesurer facilement. Les nouveaux outils de monitoring arrivent à point nommé pour aider la recherche : les thermobolus pour suivre l’évolution de la température corporelle, les appareils d’alimentation de précision pour connaître les quantités d’eau et d’aliment ingérés quotidiennement, l’imagerie pour appréhender l’évolution de l’état d’engraissement et les technologies pour analyser la flore microbienne dans le rumen, mesurer le taux de progestérone dans le lait, estimer les rejets de méthane et, plus simplement, peser automatiquement des animaux plusieurs fois par jour. Ce travail permettra d’établir avec précision les liens entre les différents indicateurs et de repérer les plus déterminants. Il suffirait alors de se focaliser sur ces derniers pour sélectionner les animaux.

Mesures en élevages conventionnels

Dans un premier temps, ces mesures seront relevées sur des vaches en lactation d’un même troupeau en fermes expérimentales, nourries de la même manière, avec la même conduite. « Les animaux seront classés en fonction de ces indicateurs. Ensuite, il s’agit d’expliquer les différences ». Le procédé sera complété, dans un second temps, par des informations collectées en élevages conventionnels trayant au robot, suivis par BCEL Ouest, notamment la production laitière et l’évolution du poids des vaches en début de lactation.

« La mobilisation des réserves fera l’objet d’un focus spécial pour évaluer ses composantes génétiques et les corrélations avec les autres caractères ». Le phénotypage à haut débit de ces caractères biologiques permettront d’identifier les mécanismes responsables des différences d’efficience alimentaire entre vaches. Des prélèvements sanguins seront réalisés sur ces 3 000 à 4 000 animaux pour analyser leur génome. Les données génétiques seront confrontées aux mesures phénotypiques. Ce travail doit servir de base à une future sélection génomique.

Un projet lancé pour 4 ans

Le projet de recherche Déffilait a débuté en 2016 et doit durer 4 ans. Des bilans intermédiaires seront réalisés et diffusés. Le projet est soutenu par l’ANR (Agence nationale de la recherche). Les principaux partenaires sont l’Inra, l’Institut de l’élevage et 3D Ouest (imagerie). Philippe Faverdin est coordinateur du projet.


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