Chasseur d’images dans les Monts d’Arrée

photo-nature-mickael-liechty-grenouille - Illustration Chasseur d’images dans les Monts d’Arrée
La campagne est un théâtre apaisant, car les couleurs et les rencontres sont nombreuses. Mickael Liechty est, depuis toujours, amoureux de cette nature, qu’il photographie pour immortaliser ces moments de vie.

Ouvrons les yeux. Que ce soit à quelques centaines de mètres ou juste à côté de nous, les animaux sont là. Quand on habite sur un territoire rural, il nous arrive souvent de croiser çà et là ces êtres vivants voisins avec lesquels nous cohabitons. Mickael Liechty, résidant à Botmeur (29), aime à les croiser, et à les photographier. En figeant ces images, il nous rappelle que la diversité biologique du monde rural où nous vivons est très riche. C’est pourquoi il se camoufle, pour se fondre dans le décor et, sans faire de bruit, s’immisce dans la vie quotidienne de cette faune riche. « Les photographies peuvent se faire d’un affût fixe, avec une cabane recouverte de branchages, ou plus simplement dans un coin caché, plus sombre. Il faut être discret, en imaginant qu’une personne puisse passer à côté sans me voir », explique le Finistérien. Et le résultat est là, avec des scènes volées à ces acteurs du jour, mais qui ne lui en veulent pas.

[caption id= »attachment_23770″ align= »aligncenter » width= »800″]Mickael Liechty : "Il faut être discret, avec le vent de face" Mickael Liechty : « Il faut être discret, avec le vent de face »[/caption]

La truffe au vent

C’est en connaissant les mœurs de ces animaux que la photographie devient possible. « Il faut repérer les milieux de vie, voir où les oiseaux se posent, suivre les empreintes ou repérer des passages. Toujours positionné face au vent pour ne pas se faire sentir, il faut déjouer les facultés de certains, comme le faucon pèlerin qui peut apercevoir une grive à 1 km ». La filature doit être parfaite, et le chasseur d’images se souvient d’une rencontre avec ce rapace où, repéré par la femelle, il avait été sommé de quitter les lieux quand celle-ci passait au-dessus de lui en criant.

Chez le chevreuil, « la vue est floue. Il suffit de rester immobile pour ne pas se faire détecter ». Alors, le cervidé passe et repasse à côté, pour enfin se laisser immortaliser. « L’endroit en lui-même est aussi important pour réussir une photo, ainsi que la lumière et la disposition de la nature. Le résultat sera plus agréable si je photographie un jeune renard dans un espace ouvert, plutôt que contre un talus ». Un sujet mis en valeur dans un environnement plus nébuleux, telle est la signature du photographe.

Le renard a bon dos

Un chasseur sachant chasser sans son fusil est un… bon chasseur d’images. « Je reste en action de chasse, avec mes chiens équipés de cloches, mais sans armes. Je garde toutefois mon permis de chasse pour être en règle ». Une façon de rester en contact avec les fédérations de chasseurs. « Je leur explique que les renards sont utiles dans l’écosystème, en mangeant des lapins malades, et évitant ainsi la propagation de maladies. Oui, ils s’attaquent parfois à des poules chez des particuliers, mais le renard a bon dos, car ce peut aussi être le résultat d’attaques de chiens. Concernant les rapaces, on entend souvent qu’il y en a trop. La encore, ces oiseaux jouent un rôle important en se nourrissant les ¾ du temps de mulots ou de campagnols, qui peuvent occasionner des dégâts dans les champs ». La nature gère d’elle-même les équilibres, car si « la buse ne trouve plus de nourriture, le nombre d’oisillons viables par couvée diminuera ».

Les 4 saisons de la photo

Mickael Liechty part certains jours le matin en vue de prendre en photo des chevreuils. Il peut aussi bien revenir avec des papillons, un escargot ou des fleurs. « Je ne m’arrête à aucune espèce. Ce que j’apprécie particulièrement est de rencontrer un animal inconnu, et de rechercher ensuite son nom. J’apprécie toutes les saisons, avec une préférence pour le printemps, quand les petits renards et les jeunes chevreuils sortent. À l’automne, marqué par le passage des migrateurs, je me suis vu rester de 7 h à 18 h à l’affût, sans ramener de photos de bécasse… ». Une patience qui peut être mise à mal, mais qui porte bien souvent ses fruits. « Il est important de montrer à nos enfants ce qui nous entoure », pense le naturaliste qui, dès son plus jeune âge, allait observer les oiseaux.

Une photo se mérite. « J’avais entendu dans une mare le chant des grenouilles. J’ai alors enfilé une combinaison de plongée, mon appareil au raz de l’eau, car je dois me situer à la hauteur de l’animal », pour ne pas déformer les proportions. Les endroits les plus reculés, où un citadin s’ennuierait à mourir, regorgent pourtant de mille et une choses magnifiques, si on veut bien prendre le temps de les regarder.

La curiosité n’est pas un vilain défaut

Les photographies de Mickael Liechty sont visibles sur son site Internet (liechtymickael.wixsite.com), pour faire connaissance avec ces instants sauvages. Il y expose également des photos de concerts, où se mêlent star internationale, chanteur et musicien du pays.


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