Vous avez mangé de la mondialisation jusqu’à plus souper pendant 20 ans. Préparez-vous à la démondialisation. Autrement dit le détricotage progressif des accords de libre-échange porté aux nues depuis 1995 par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Vingt ans plus tard, l’heure n’est plus à la mondialisation heureuse promise par l’ouverture des frontières. Rien qu’au premier semestre 2016, les gouvernements des G20 ont pris quelque 350 mesures discriminatoires à l’égard de leurs partenaires commerciaux. Quant aux projets d’accords bilatéraux entre pays ou groupes de pays, comme le TTIP entre l’Europe et les États-Unis, ils ont désormais peu de chance de se concrétiser.
La mondialisation se mute en démon-dialisation
Mais que s’est-il donc passé pour que la mondialisation se mute en démon-dialisation ? La globalisation du commerce est dorénavant perçue par les peuples des pays développés comme responsable de beaucoup de maux : désindustrialisation, disqualification des salariés, chômage de masse, déclassement de la classe moyenne, etc. Dans ce climat de doute, le nationalisme économique vit de belles heures. Le « made in France », voire à certains égards le « Manger français », en est une des illustrations.
Les effets du protectionnisme se font sentir depuis 2012 ; et 2016 devrait marquer un tournant puisque selon l’OMC, pour la première fois depuis 30 ans, la croissance du commerce mondial sera inférieure à la croissance économique mondiale. Le discours isolationniste de Donald Trump ne devrait que conforter ce sentiment que pour vivre heureux il faut vivre replié sur soi. Pourtant l’histoire a déjà montré dans les années 30 que le protectionnisme, impulsé par la Grande Dépression de 1929, entraîne bien plus de ravages que de bienfaits. Mais l’histoire ne se renouvelle jamais, dit-on…