Des prairies dynamiques pour une production laitière constante

yves-simon - Illustration Des prairies dynamiques pour une production laitière constante
Un paddock par jour pour le troupeau d’Yves Simon, à Montreuil-Le-Gast (35), distribué en 2 repas, permet d’assurer un pâturage de bonne qualité et un coût alimentaire limité. L’éleveur cherche toujours à gagner en technicité et en performance pour répondre à la demande grandissante en lait de sa fromagerie et assurer les 12 salaires de la ferme.

« La ferme est en bio depuis 1998 avec un système pâturant au fil avant. Nous sommes à la recherche d’un coût alimentaire le plus faible possible en misant sur l’efficacité tout en visant l’autonomie alimentaire », témoigne Yves Simon, producteur de lait à Montreuil Le Gast (35). En croisant ses Prim’Holstein avec des Jersiaises et de la Frisonne, l’éleveur recherche des vaches plus petites et moins lourdes valorisant mieux l’herbe pâturée. Elles sont plus adaptées à la marche et peuvent parcourir jusqu’à 1,5 km par jour pour accéder aux 40 ha pâturables autour de l’exploitation.

Faire vieillir les prairies

L’objectif est de faire vieillir les 57 ha de prairies au maximum (10 ans) pour limiter les coûts d’implantation et l’impact écologique de la ferme. Les prairies sont multi-espèces pour obtenir une pousse régulière de l’herbe quelles que soient les conditions météorologiques et assurer une diversité de la ration offerte aux animaux : RGA, fléole, pâturin des prés, 2 variétés de trèfles blancs, plantain.
Les 3 ha de maïs sont uniquement cultivés pour servir de complément énergétique. « Les 3 ha de mélange céréalier sont composés d’orge, de triticale et de pois pour avoir des céréales avec un amidon assez lent et une culture couvrante donc peu salissante ».

250 000 litres de lait transformés à la ferme

Avant son installation, Yves Simon a effectué un stage de 6 mois en Nouvelle-Zélande où il a découvert la conduite d’un troupeau de 400 laitières entièrement au pâturage. 4 ans plus tard, il s’est associé à ses parents sur l’exploitation familiale. Il a alors créé une fromagerie pour transformer 30 000 litres de lait par an.

« L’idée ensuite était de gagner en technicité pour faire plus de lait à l’hectare en autonomie protéique. Accompagné par Florent Cotten, le conseiller de Pâture Sens, nous avons mis en place le pâturage tournant dynamique. Aujourd’hui avec 200 000 litres de lait vendus à Lactalis et 250 000 litres transformés à la ferme sur peu de surface, il faut être performant. La production moyenne se situe entre 6 500 et 7 000 L/VL/an. » Les vaches sont rationnées comme à l’auge en estimant au plus près la quantité d’herbe disponible par paddock. 30 ha de pâtures sont divisés en une quarantaine de paddocks d’environ 70 ares. « Ce sont les besoins journaliers du troupeau qui peut recevoir éventuellement 1 à 2 kg de maïs déshydraté à l’auge en complément. Les laitières ne restent donc pas plus d’une journée sur chaque paddock afin d’optimiser la repousse et ne pas fatiguer le système racinaire. »

Déclencher le pâturage au même stade de pousse

[caption id= »attachment_23860″ align= »aligncenter » width= »602″]Yves Simon essaye de toujours déclencher le pâturage au même stade de pousse de l’herbe, ça peut se juger visuellement autour de 3 feuilles développées. Yves Simon essaye de toujours déclencher le pâturage au même stade de pousse de l’herbe, ça peut se juger visuellement autour de 3 feuilles développées.[/caption]

Yves Simon essaye de toujours déclencher le pâturage au même stade de pousse de l’herbe. Ça peut se juger visuellement autour de 3 feuilles développées ou plus précisément entre 2 800 et 2 900 kg de MS/ha mesurés à l’herbomètre. « Il ne faut pas surexploiter la plante, j’observe son stade physiologique pour obtenir la meilleure qualité possible. Au mois de mai, on peut monter à 1 UFL kg de MS et 20 % de MAT ce qui donne une herbe laitière bien équilibrée. En juin, il faut bien gérer l’épiaison. Quand ça pâture moins, il faut faucher avant de faire pâturer les laitières. Des prairies dynamiques permettent d’obtenir une production laitière constante », indique l’éleveur.

À partir de fin avril, lors de la pleine pousse de l’herbe, les paddocks débrayés sont fauchés puis séchés dans le séchoir à foin. Avec son système, Yves Simon est autonome à 100 % en protéine, il achète simplement un peu de maïs grain déshydraté et de céréales pour réaliser un complément énergétique.

alimentation-troupeau-laitier


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article