Le réchauffement climatique a quelque chose de glaçant. Les records de température qui se succèdent ces dernières années, voire ces derniers mois, laissent pantois. Record après record, l’année 2016 qui s’achève pourrait bien être l’année la plus chaude jamais enregistrée. Dernière alerte en date, les relevés de l’institut météorologique danois montrent qu’en novembre 2016, les températures du Pôle Nord ont excédé de 15 à 20 °C la moyenne de la période 1958-2012. À ce rythme, on pourra bientôt envoyer les vaches pâturer au Groenland, littéralement le pays vert, où paissaient les bisons il y a 300 000 ans. Mais pas sûr qu’il restera alors beaucoup de vertes prairies dans certaines régions de Bretagne.
On pourra bientôt envoyer les vaches pâturer au Groenland
L’accumulation de records de chaleur accrédite le scénario d’un réchauffement climatique accéléré de la planète. Pour autant certains climato-sceptiques estiment que c’est le thermomètre qui ne fonctionne pas bien. Ils prétendent que sur sa longue histoire, la planète bleue a plusieurs fois soufflé le chaud et le froid. Mais jamais, hormis lors des gigantesques éruptions volcaniques qui se sont réveillées il y a 200 millions d’années, la Terre n’a connu un changement aussi brutal de son climat. Cet événement avait provoqué l’extinction soudaine de la moitié des espèces vivant sur terre. Selon des chercheurs, cette période souffre de quelques comparaisons avec le réchauffement actuel de la planète provoqué par les émissions de CO2.
Très en prise avec la nature, l’agriculteur est généralement sensible aux évolutions météorologiques. Ne fut-il pas l’un des premiers à remarquer qu’il « n’y a plus de saison ». L’urbain, lui, ne jure que par le soleil de ses vacances. Les candidats aux élections présidentielles mettront tout le monde d’accord : ils n’en parleront pas ou si peu.