95 % des jeunes qui s’installent avec un accompagnement sont encore agriculteurs 10 ans plus tard, un chiffre que les JA 56 ont rappelé lors du forum de l’installation.
« Avec seulement une installation pour trois départs en retraite, le renouvellement des générations est indispensable dans nos campagnes. Avec la crise, on dénombre 55 installations dans le département du Morbihan en 2015. Des projets ont été retardés puisque pour cette année on devrait dépasser la centaine d’installations avec plus de la moitié en production laitière », lance Thomas Guégan, président des Jeunes Agriculteurs (JA) du Morbihan pour introduire le Forum “Demain je m’installe“ qui s’est déroulé à Pontivy le 13 décembre.
Cette journée qui s’adressait aux élèves des lycées agricoles et aux porteurs de projet est l’occasion pour les JA de présenter le dispositif à l’installation et l’accompagnement qui gravite autour. « L’objectif est de réfléchir et d’approfondir au maximum son projet pour s’installer sur des exploitations viables, vivables et transmissibles. Ce dispositif est aussi un gage de réussite car 95 % des jeunes qui en bénéficient sont encore agriculteurs 10 ans après leur installation contre 50 % pour ceux qui n’ont pas été accompagnés », indique Martial Rio, responsable installation pour JA 56.
Continuer à se former
Aujourd’hui, il faut de plus en plus de compétences pour être agriculteur. Pour Angelina Heuzé, coordinatrice installation à la Chambre d’agriculture du Morbihan : « Il faut du savoir, du savoir être et du savoir-faire. Les agriculteurs sont de vrais chefs d’entreprise et doivent avoir des connaissances techniques, zootechniques, agronomiques, économiques et bien d’autres encore. » Thibaut Le Masle, installé en 2011 sur une exploitation en production avicole et porcine rebondit : « Après l’installation, il est important de ne pas rester en permanence dans son exploitation. Il faut continuer à se former, ne pas hésiter à poser des questions aux agriculteurs de votre réseau. Moi par exemple, les échanges m’ont fait évoluer sur mes pratiques culturales : je suis passé du classique semis après labour au semis simplifié. Aujourd’hui je me dirige vers le semis direct et semis sous couvert. »
Bien évaluer le coût de reprise
Michel Le Vaillant, consultant au Cerfrance a apporté son éclairage sur les conditions de reprise d’une exploitation agricole. « L’évaluation précise du coût de reprise d’une exploitation est importante au moment de l’installation. C’est une vraie négociation entre un vendeur et un acheteur avec des intérêts divergents. Il faut une cohérence entre le prix proposé et la valeur réelle de l’exploitation. Lors du prévisionnel d’installation, il faut se projeter à moyen terme et déjà penser aux investissements à venir. » Le consultant a ensuite présenté aux participants au forum un cas concret et chiffré d’un projet d’installation en production laitière. Pour conclure, il a insisté sur l’importance de calculer son prix d’équilibre afin de connaître en temps réel la situation de son exploitation. « C’est ce prix d’équilibre qui pousse les éleveurs à toujours s’améliorer et à gagner en performance. »