L’Assemblée générale du Cédapa est l’occasion pour les adhérents de réfléchir en petits groupes. Une manière de nourrir ou conforter la vision du bureau de l’association.
Ce mardi 29 novembre, à Plaintel, trois ateliers de réflexion étaient proposés aux adhérents présents à l’assemblée du Cédapa : l’évolution des attentes de la société et des demandes du consommateur, le phénomène d’agrandissement des fermes et l’accueil des nouveaux agriculteurs à l’heure où un tiers des installations se font hors-cadre familial. Plus globalement, à l’heure de la synthèse, les rapporteurs ont cherché à se projeter. Les pistes de travail dégagées sont nombreuses.
Bien accueillir les néophytes
« Pour bien accueillir les nouveaux agriculteurs, hors-cadres familiaux, néoruraux, nous devons prendre conscience de la difficulté de tout apprendre pour un néophyte. Le vocabulaire, les techniques, les codes, les fondamentaux… Parfois, il nous faut être prêt à tout réexpliquer mot par mot. Nous devons développer des compétences pédagogiques et être motivés à transmettre », a rappelé un des rapporteurs.
« Sans cela, l’arrivant se sent dévalorisé. Risque de se décourager. » Un message notamment à destination des cédants qui peuvent avoir l’occasion de recevoir sur leur exploitation un candidat repreneur sous forme de parrainage pour préparer au mieux une transmission. Ludovic, qui a embrassé la profession après une carrière d’électronicien confirme : « Je ne savais rien. Il a fallu tout apprendre au fur et à mesure. En formation, en stage 6 mois puis sur le tas. Et si je m’épanouis aujourd’hui dans mon métier, c’est grâce à un cédant qui voulait vraiment transmettre alors que d’autres exploitations voulaient reprendre les terres. »
Communiquer davantage
Pour revenir plus spécifiquement à l’approche herbagère, tous les adhérents qui croient dur comme fer à leur système aimeraient attirer davantage de candidats. « Nous ne communiquons pas assez », pensent certains. Les idées fusent sur le sujet : « Plus de rencontres de binôme agriculteur – animateur dans les écoles pour marteler la possibilité de vivre décemment sur des exploitations modestes ou de taille moyenne avec notre approche, des vidéos et une page Facebook pour attirer l’attention des jeunes et des publics urbains, davantage de fermes ouvertes, des partenariats avec l’office de tourisme… »
Et Patrick de souligner : « C’est triste, mais en période de crise, c’est facile pour nous de faire la promotion de nos systèmes : il suffit de sortir nos chiffres économiques… Quand on voit le nombre de nos stagiaires qui s’épanouissent après s’être installés, il y a un vrai potentiel encore trop méconnu. »