Le pâturage hivernal, une opportunité à saisir

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Le pâturage hivernal nuit-il à la reprise du printemps ? Samuel et Mathilde Duguépéroux l’expérimentent depuis 3 ans avec leur troupeau de vaches allaitantes. Pour eux, le bilan est positif.

Samuel et Mathilde Duguépéroux élèvent 215 animaux en système herbager extensif en zone humide depuis 3 ans. Suite à l’agrandissement de leur troupeau, ils ont fait le choix de ne pas construire un nouveau bâtiment. Ils ont alors sélectionné des vaches adaptées à leur système. « Nous avons choisi l’Angus car elle est rustique et entraînée pour aller chercher l’herbe. Nous surveillons les Blondes car elles sont plus fragiles et perdent plus vite en état », souligne l’éleveur.

Une gestion au fil

Ils ont également fait le choix d’être moins exigeants pour les rendements des prairies (5 t /ha) et de les faire pâturer au maximum. Le pâturage est rationné grâce à la gestion au fil avant et arrière. Cette technique permet de faire pâturer en priorité des zones de parcelles qui risquent de devenir trop humides au cours de l’hiver. Le gaspillage et le piétinement des herbes moins appétantes sont évités au maximum. « À cette époque, ce n’est pas la plus belle herbe de l’année, mais il reste du trèfle et de la cellulose à aller chercher, alors pourquoi les gaspiller ? ».

Le troupeau et les pâturages s’adaptent

Pour l’agriculteur, le pâturage hivernal est un moyen d’entretenir ses animaux en limitant les coûts. À cette période, il ne parle pas de GMQ (Gain moyen quotidien). Il sait que la reprise de croissance des animaux au mois de mai sera à la hauteur. Ses vaches et ses prairies sont « entraînées » au pâturage. Les prairies gagnent en portance au cours des années. Et la flore s’adapte à la gestion qu’on lui impose. « La reprise des prairies est toujours là au printemps. Je n’ai jamais manqué d’herbe, pourtant je n’ai pas que des bonnes terres », sourit Samuel Duguépéroux. Les choix variétaux et la composition du sol permettent de limiter les trous et le marquage.

Des opportunités qui limitent les coûts

L’éleveur n’hésite pas à saisir toutes les opportunités. « Des erreurs j’en fais, mais j’essaie d’en tirer parti au maximum ». Un euro non dépensé est un euro gagné. Alors quand ses 5 ha de colza ne lèvent pas et que la prairie prend le dessus, il décide d’exploiter sa parcelle en fourrage. Et vice-versa, quand sa prairie ne lève pas et que de belles repousses de colza se font voir, il décide de récolter son colza sur 2,5 ha. Il ne craint pas non plus de faire brouter ras en hiver. L’engraissement est plus long, mais bien moins coûteux qu’à l’auge. Pour cet hiver, « Les animaux à l’engraissement, les broutards et les génisses étant plus fragiles ils sont rentrées sous bâtiment. Les 60 autres bovins resteront dehors. ». Ainsi, il n’a pas de charges de structure et le pâturage d’hiver lui évite des coûts d’entretien des prairies (broyage, épandage fumier…).

Contact Civam Adage 02 99 77 09 56

Rendre accessibles ses prairies de fauche

Pour valoriser ses prairies de fauche Samuel Duguépéroux n’a pas hésité à investir dans 100 piquets amovibles, 1 500 mètres de fil, 1 poste de clôture. Il faut 45 minutes/jour -6 jours/7 – pour assurer les trajets, bouger les fils et observer les vaches. Tout compris, l’éleveur estime le montant de cet investissement à 650 euros en 2016. Son matériel sera réutilisable plusieurs années. Il s’est équipé de façon à faciliter son travail au maximum. « Mieux vaut passer un peu de temps à bouger des fils pour une herbe qui ne me coûte rien, plutôt que d’acheter de l’alimentation ». Cela lui permet également d’entraîner son chien et d’être au contact de ses vaches quotidiennement.

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En zone intermédiaire
Les vaches ont 12 kg de maïs ensilage, 1,8 kg de correcteur azoté et pâturent 3 kg d’herbe. Sauf par mauvais temps où elles n’ont que du maïs et 2,5 kg de correcteur. Si elles ne pâturent pas pendant 3-4 jours, je remplace le pâturage par 3 kg d’enrubannage pour qu’elles aient régulièrement du vert. Je suis juste en stocks d’enrubannage donc je vais chercher toute l’herbe possible au pâturage. Le troupeau, en monotraite, produit en moyenne 16 L/VL. L’objectif est donc de faire une ration pas chère. Trente vaches vont être taries et mises dehors. Certaines, moins productives, seront taries 1 mois plus tôt que prévu pour économiser des stocks et pour qu’elles n’engraissent pas trop. Contact : Civam AD 56 : 07 85 26 03 02Mickaël Lucia Remungol (56)

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En zone humide
Les vaches sont encore dehors. Elles pâturent l’après-midi au rythme d’un jour par paddock. Cela permet de bien nettoyer les parcelles avant l’hiver, ce qui devrait favoriser une bonne repousse au printemps. Les pluies arrivent, dès que le sol va devenir trop mouillé, elles resteront en stabulation. La ration se compose de 5 kg de MS de maïs, 2-3 kg d’herbe pâturée, du foin en libre-service (1 botte pour 15 jours), et le reste en enrubannage. La production est de 12 kg/VL (TB : 43, TP : 32), de nombreuses vaches sont en fin de lactation ou taries. On trait 30 vaches en hiver. Un lot de génisses est encore au pâturage plat unique. Toutes les génisses seront rentrées avant le Nouvel An. Contact Cedapa  : 02 96 74 75 50Ludovic Rolland, Ploubezre (22)

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En zone humide
Les animaux sont à l’étable depuis le 10 décembre. Désormais nuit et jour. Les vaches consomment de l’ensilage coupe fine en plat unique, le minéral est en libre-service. Les génisses sont au foin. Les 130 t MS de stocks laissent une marge de sécurité. Les premiers tarissements ont commencé, pour une fermeture de la salle de traite fin janvier. Aujourd’hui, les 47 vaches traites produisent 8,3 litres (54,8 de TB et 41,4 de TP en novembre). Au 1er avril prochain, je cède les commandes à Anne et Claire… Leur projet : continuer le groupage des vêlages au printemps, la monotraite, le métissage du troupeau, un peu de viande en vente directe, et toujours, les pieds dans l’herbe !
Contact : Civam 29 : 02 98 81 43 94
Alain Guillou, Guimiliau (29)


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