Le travail collaboratif sur l’Ic avait débuté il y a 20 ans dans le conflit. Les acteurs viennent de se rassembler pour souligner ensemble les progrès accomplis.
Vendredi 25 novembre, la grand-messe pour fêter les 20 ans du programme d’actions sur le Bassin versant de l’Ic et ruisseaux côtiers (200 exploitations agricoles concernées) a rassemblé 120 personnes à Binic. L’occasion pour tous les acteurs impliqués (collectivités, associations environnementales, pêcheurs, agriculteurs…) de prendre la parole et de faire un bilan du chemin parcouru.
« En deux décennies, le taux de nitrates dans l’eau a baissé de 80 à 45 mg / L. C’était important d’être tous ensemble pour rendre public ces résultats et raconter la manière dont nous avons travaillé collectivement. Pour les éleveurs qui ont fait énormément d’efforts, c’est une véritable reconnaissance. Tout le monde a remarqué la régression du phénomène des algues vertes sur notre territoire », a souligné Jean-Jacques René, représentant du comité professionnel agricole.
Le président du Smega, Hubert de la Villéon, a notamment insisté sur la nécessité « de préserver, de sanctuariser, des budgets pour les politiques environnementales, et notamment de l’eau » au sein des futurs échelons de collectivités alors que la fusion des communautés de communes et d’agglomération aura lieu 1er janvier prochain. « Le travail effectué depuis 20 ans sur ce sujet par les agriculteurs donne de vrais résultats. Il faut mettre en avant ces derniers et ne pas en perdre le bénéfice. La Bretagne a beaucoup d’avance en matière de reconquête de la qualité de l’eau, c’est maintenant qu’il faut valoriser ces efforts. »
L’ensemble des participants (élus, agriculteurs, associations) ont souligné le fait qu’il y avait eu « sur ce bassin versant une vraie intelligence collective pour travailler ensemble, alors qu’au départ la situation était très compliquée et conflictuelle entre les parties ». Les agriculteurs ont rappelé qu’ils avaient eu « besoin de sérénité pour progresser » et les associations que leurs demandes avaient au fur et à mesure pu « être étudiées, discutées plutôt que d’être rejetées ».
La suite du Plan de lutte contre les marées vertes, à l’échelle de la Baie de Saint-Brieuc, porté par le Sage, doit permettre à partir de 2017 d’adapter les outils d’accompagnement technique et financier aux demandes des agriculteurs pour ajuster aux mieux les pratiques et les systèmes.