Le reliquat azoté sortie hiver, ou RSH, est une des données réglementaires du plan de fumure. Bien utilisé, il permet d’optimiser sa fertilisation azotée, à condition de bien respecter les règles de prélèvement et d’analyse pour en assurer sa fiabilité.
[caption id= »attachment_24327″ align= »alignright » width= »336″] L’opération de prélèvement est délicate. Elle consiste à prélever les différents horizons par le même trou de tarière, en évitant les mélanges. Il faut 12 répétitions pour faire un échantillon moyen sur une parcelle.[/caption]
L’analyse en laboratoire du RSH permet d’établir les stocks d’azote minéral du sol et donne un bon indicateur pour optimiser sa fertilisation. La réglementation bretonne oblige à prendre la valeur du RSH au moment du prévisionnel de fumure. Bien souvent la valeur du RSH n’est pas connue au moment de la réalisation du PPF. Auquel cas, il y a obligation de se référer aux valeurs par défaut. Ainsi pour les céréales d’hiver les valeurs retenues sont de 30 unités d’azote pour le Finistère, 40 pour les Côtes d’Armor et le Morbihan, et 50 pour l’Ille-et-Vilaine.
De grandes disparités
Cette valeur fixée par département doit être ensuite ajustée annuellement, soit par un résultat d’analyse individuelle, soit par la valeur de synthèse du réseau régional RSH. Malheureusement, ces moyennes et références masquent trop souvent de grandes disparités. Pour exemple en 2016, les valeurs des RSH mesurés par le laboratoire Capinov aux mois de janvier et février, allaient de 5 à 170 unités d’azote par ha ! L’utilisation de moyennes présente donc des limites évidentes pour raisonner sa fertilisation. C’est pourquoi, il est souvent préférable de réaliser ses propres analyses.
Quelle que soit la source de la valeur du RSH retenue, celle-ci doit dans tous les cas être inscrite dans le cahier de fertilisation.
Le prélèvement, aussi important que l’analyse
L’analyse d’un reliquat azotée en laboratoire consiste à déterminer les teneurs en azote nitrique et ammoniacal de chaque horizon prélevé. La période idéale pour réaliser des RSH en parcelles de céréales se situant de début janvier à mi-février.
Pour bien prélever, la première précaution est de prendre des échantillons représentatifs de la parcelle dans une zone homogène relativement plane, en évitant les zones proches des talus, des bosquets, des fossés et des anciennes fumières. Les prélèvements, sur 3 horizons de 20 à 30 cm, se font à l’aide d’une tarière hélicoïdale. Il faut 12 répétitions minimum pour faire un échantillon moyen.
Pour atteindre le deuxième horizon, puis le troisième il faut passer par le même trou de tarière tout en évitant les éboulements qui viendraient fausser les résultats. Il y a en effet bien souvent moins d’azote dans l’horizon le plus profond que dans les deux premiers.
L’ensemble des prélèvements réalisés par les techniciens Capinov se font dans le cadre d’une norme bien précise (Afnor NF X 31-115).
[caption id= »attachment_24328″ align= »aligncenter » width= »601″] En laboratoire, le dosage de l’azote minéral se réalise, après extraction à l’aide d’une solution de chlorure de potassium, par spectrophotocolorimétrie automatique sur une chaîne à flux continue.[/caption]
Un acheminement rapide vers le laboratoire
Le laboratoire devra être agréé par le ministère de l’Agriculture et accrédité Cofrac pour les analyses de reliquats azotés. C’est le cas de Capinov qui réalise les analyses RSH pour les adhérents de Triskalia.
Dès les prélèvements réalisés, les échantillons anormalement oxygénés évoluent rapidement à température ambiante, avec notamment une minéralisation de l’azote organique. Aussi afin d’éviter ce phénomène naturel, il est impératif de placer rapidement les échantillons préparés en glacière au champ et de respecter la chaîne du froid par la suite.
Les magasins du groupe Triskalia permettent à Capinov de disposer de 250 points de dépôts en Bretagne. Une navette relie chaque nuit ces points de collecte au laboratoire, pour une arrivée à 7 h 30 le lendemain matin. Les extractions de l’azote nitrique et ammoniacal sont réalisées dans la journée. Les résultats des analyses de RSH sont validés dans un délai de 4 à 6 jours ouvrés à réception au laboratoire.
Une analyse de sol prélevée avec les meilleures précautions, selon les normes, et réalisée dans un laboratoire agréé donne un bon indicateur pour optimiser sa fertilisation.
Exemple de bilan azoté pour une culture d'orge d'hiver
Dans cet exemple, la différence entre le reliquat estimé et le reliquat mesuré est de 25 unités d’azote. Au résultat du bilan, cet écart se traduit par une sous-fertilisation de 25 unités équivalentes à une perte potentielle de rendement de 10 quintaux par hectare (25 divisés par 2,5 unités / quintal). La moyenne de surface des parcelles analysées étant de 3,5 ha, cela peut représenter une perte de près de 400 € à la parcelle.
À l’inverse, la mesure du reliquat peut éviter la sur-fertilisation et optimiser les apports d’azote pour limiter les pertes et diminuer les risques de verse des céréales, synonyme de pertes de rendements et de baisse de la qualité. Depuis maintenant quelques années, les services de l’État ont la possibilité de réduire le montant global des primes Pac d’une exploitation, si les apports réalisés sont supérieurs au prévisionnel (sans utilisation d’un outil de pilotage).
Pour vos analyses 2017 >>> N’hésitez pas à transmettre, dès à présent, vos demandes :
- À votre technicien culture Triskalia,
- Par téléphone à Capinov au 02 98 25 34 23.
- Par mail à contact.capinov@capinov.fr (en précisant : vos noms, n° sociétaire, n° portable, date de prélèvement souhaitée, et nombre de prélèvements).
Guillaume Gasc – Triskalia