Le silo fermé même en traite robotisée

À l’installation du robot de traite, Claudine et Gwénaël Pavec ont voulu continuer à faire pâturer les vaches. - Illustration Le silo fermé même en traite robotisée
À l’installation du robot de traite, Claudine et Gwénaël Pavec ont voulu continuer à faire pâturer les vaches.
Gwénaël et Claudine Pavec, du Gaec de Gwazh ar Bod à Plouguernével (22), font pâturer leurs 60 vaches laitières depuis leur installation. L’arrivée du robot en 2007 n’a pas modifié cette pratique.

Gestion de l’avancement au fil avant, paddocks jour et nuit… Au Gaec de Gwazh ar Bod, à Plouguernével (22), le pâturage se conjugue à l’intensif sur les 12,5 ha accessibles autour du bâtiment. Et ce n’est pas l’arrivée du robot de traite, il y a neuf ans, qui a modifié cette pratique. « Nous voulions que nos vaches sortent », insiste Claudine Pavec. « Et nos surfaces n’étant pas des terres à céréales, autant les optimiser pour le troupeau laitier », relève son mari Gwénaël. L’herbe pâturée est donc présente dans la ration de février à novembre. Et malgré la faible surface accessible, avec 28 ares disponibles/VL, l’objectif est de fermer le silo d’ensilage de maïs du 15 avril au 15 juillet, soulageant ainsi le travail d’astreinte des éleveurs durant cette période pour les travaux saisonniers.

9 t MS d’herbe sur 12,5 ha accessibles

Le parcellaire est découpé en 6 paddocks « jour » et 6 paddocks « nuit » de 0,9 à 1,3 ha. Des passages de 2 à 3 mètres permettent d’y accéder. Gwénaël Pavec avance les fils tous les jours grâce à un jeu de deux enrouleurs par paddock. « L’idéal serait de mettre en plus un fil arrière, pour empêcher les animaux de revenir pâturer l’herbe tendre qui repousse au bout de 3 jours. » Le cycle de pousse est rapide, avec un retour tous les 18 à 21 jours. Pour répondre à cette contrainte, des mélanges multi-espèces sont semés, sans trèfle. Les prairies reçoivent 125 u d’azote minéral /ha. La gestion est rigoureuse, d’autant plus avec des saisons comme en 2016 : « La pousse de l’herbe était bonne mais il n’y avait pas de volume… »

Certaines années, il a fallu aller chercher l’herbe jusqu’à 2 km ou de l’autre côté de la route, où les vaches restent alors bloquées 3 heures. Mais, en saison normale, 9 t MS/ha peuvent être produites sur les 12,5 ha accessibles. Et l’absence d’eau dans ces paddoks oblige les animaux à revenir régulièrement dans la stabulation, avec un passage obligé par l’automate de traite avant de ressortir au pâturage.

[caption id= »attachment_23909″ align= »aligncenter » width= »800″]Une porte de tri trois voies permet l’accès aux paddocks jour ou nuit ou bloque l’animal dans la stabulation. Une porte de tri trois voies permet l’accès aux paddocks jour ou nuit ou bloque l’animal dans la stabulation.[/caption]

125 g de concentrés / L lait

Une porte de tri trois voies « grass way » permet l’accès aux paddocks jour ou nuit ou bloque l’animal dans la stabulation. À la fermeture du silo de maïs, il faut donc jongler entre la difficile tâche de proposer une herbe appétente aux animaux et de les faire revenir au robot de traite. « Si la fréquentation du robot baisse légèrement au printemps à 2,1 -2,3 traites/jours, le volume de lait ne s’en ressent pas. Et il est rare que l’on doive aller chercher les animaux dans les parcelles, sauf cas de vêlage ou de maladie. » À partir de l’été, elles reçoivent une demie-ration de fourrage stocké, soit 8-10 kg d’ensilage de maïs jusqu’au 15 octobre.

« Les quantités distribuées ne sont pas faciles à ajuster par animal avec notre système de pousse-fourrage comparé à d’autres systèmes. En période de transition alimentaire, on revient pousser le fourrage plusieurs fois par jour. Mais pour nous, cet investissement a facilité l’organisation et limité la pénibilité du travail ». L’hiver, 10 cubes d’ensilage de maïs sont déposés dans l’espace libre-service tous les 5 ou 6 jours, deux rounds d’enrubannage de RGH-trèfle violet, pour l’apport d’azote, tous les 2 ou 3 jours et du foin à volonté. Les concentrés sont accessibles au robot, à raison de 125 g/L lait en moyenne pour la dernière campagne, (150 g sur la période hivernale). Du propylène-glycol peut également être distribué.
Les vaches taries et les génisses exploitent les parcelles les plus éloignées, ainsi que 15 ha de dérobées implantées après l’orge.


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