Pas de caméras de surveillance dans les abattoirs

camera-de-videosurveillance - Illustration Pas de caméras de surveillance dans les abattoirs
Après la diffusion d’images « chocs » issues d’abattoir, une proposition de loi était déposée pour rendre obligatoire la présence de caméras dans les abattoirs français. Les députés s’y sont toutefois opposés hier en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

« Suite à la diffusion d’images relevant des pratiques particulièrement choquantes dans certains abattoirs, l’Assemblée nationale a constitué en son sein le 22 mars 2016 une commission d’enquête dont l’objectif était de faire la lumière sur les conditions d’abattage dans les abattoirs français. » Voilà ce qui introduisait la proposition de loi relative au respect de l’animal en abattoir déposée le mois dernier.

Le texte voulait imposer l’installation de dispositifs de vidéosurveillance dans les abattoirs, plus précisément dans « tous les lieux d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation, d’étourdissement, d’abattage et de mise à mort des animaux. » Hier en commission, deux amendements ont été déposés pour obtenir « la suppression de la généralisation du contrôle vidéo dans les abattoirs. »

Pour les opposants, « il s’agit de préférer une présence humaine, d’un vétérinaire contrôleur par exemple, à l’installation de camera. Par ailleurs, des réserves sont émises quant à l’efficacité d’un tel dispositif, à la sécurité de leur utilisation et à la protection des salariés. »

« Ce n’est pas avec des caméras qu’on règle les problèmes »

Et Brigitte Allain de rajouter : « C’est extrêmement coûteux (ndlr : on parle de 3 000 € pour huit caméras). Avec cet argent-là, on peut nettement améliorer les conditions d’accueil des animaux dans les abattoirs. » Nombreux députés ont également dénoncé un système intrusif : « Ce sont des yeux électroniques pour les personnes travaillant dans ces établissements, imaginez la pression que ça peut mettre » soulignera le centriste Thierry Benoît. « Ça va enclencher dans tous les abattoirs un climat de suspicion. À partir du moment où les salariés se sentent filmés […] imaginez un petit peu l’ambiance… » argumentera Philippe Le Ray (LR).

L’ombre d’une généralisation

Au delà de la question animale, c’est bien la vidéosurveillance en elle-même qui est pointée du doigt par les opposants au texte de loi. Jusqu’où peut-elle s’étendre ? Va-t-elle se généraliser ? Pour Brigitte Allain, la question reste en suspens : « Est-ce qu’on va mettre des caméras dans les crèches, dans les hôpitaux, dans les EPHAD, que sais-je encore… ? »

Bref, à l’instar de la série TV « Person of interest« , les pires scénarios restent imaginables. Aussi les députés de la commission des affaires économiques ont préféré tout simplement supprimer l’article et les amendements déposés.

Sources : AMENDEMENT N°CE11 / AMENDEMENT N°CE35 / PROPOSITION DE LOI INITIALE / Vidéo de la commission du 14 décembre


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