Avis technique avec Christian Engel, vétérinaire et responsable technique filière lait d’Elanco France.
Quels sont les points qu’il faut surveiller pour bien gérer la péripartum ?
Pour optimiser la période qui comprend le tarissement et le 1er mois de lactation, il y a trois leviers sur lesquels il est possible d’agir : le maintien de la calcémie, la lutte contre le déficit énergétique et le soutien de la fonction immunitaire. Sur tous ces aspects, les vétérinaires et les éleveurs disposent aujourd’hui de moyens pour agir efficacement de manière préventive.
Quand les vaches subissent-elle une baisse d’immunité ?
La majorité des vaches, quel que soit leur rang de lactation, subissent une baisse d’immunité sur une période allant de 3 semaines avant le vêlage à 3 semaines après le vêlage. Elle se caractérise par la baisse de l’activité et du nombre de neutrophiles, qui sont les cellules principales de la première barrière de défense de l’organisme à se mettre en place en cas d’agression par des micro-organismes.
Quels sont les facteurs qui aggravent la baisse d’immunité ?
Le premier facteur est le déséquilibre énergétique autour du vêlage. En effet, les vaches mobilisent des acides gras non estérifiés (AGNE) pour leurs besoins de fin de gestation et pour le début de la lactation. Si l’état d’engraissement est excessif, des AGNE restent stockés au niveau des cellules du foie et perturbent la production de glucose. Or ce glucose est nécessaire au bon fonctionnement de la principale cellule de l’immunité innée qu’est le neutrophile. Deuxième facteur, l’hypocalcémie, qu’elle soit clinique ou sub-clinique, va faire accroître le niveau de cortisol plasmatique, qui est un puissant agent immunosuppresseur. Tous les facteurs de stress auxquels peuvent être exposés les vaches vont également augmenter le niveau de cortisol plasmatique et vont aggraver la baisse d’immunité (arrivée des primipares dans le troupeau avec phénomènes de compétitions, manque de place à l’auge, au couchage, parcours longs, stress thermiques : chaud ou froid…). Enfin, les vaches laitières à haut potentiel de production sont également plus exposées.
Être mieux accompagné pour gérer la période sèche
À partir de cet automne, les éleveurs peuvent bénéficier d’une première visite qui sera prise en charge par GDS Bretagne. Dans le même temps, un outil national, portant sur la réduction des antibiotiques au tarissement, va être déployé sur le terrain. « Nous allons aider les éleveurs à trier leurs animaux, pour éviter un traitement antibiotique systématique au tarissement, en prenant en compte le passé de la vache (nombre de cellules, mammites), l’ambiance… ». Pour mettre en place cette action GPS dans votre élevage, contactez votre vétérinaire ou votre conseiller GDS.
