Des observations récurrentes de plantes invasives sont constatées sur le département, et des leviers agronomiques doivent être utilisés pour limiter leur propagation.
Dans le viseur de la Chambre d’agriculture de la Fredon, 4 plantes qui ont un impact sur la santé humaine. Les suspects : ambroisie à feuilles d’armoise, berce du Caucase, raisin d’Amérique et datura stramoine. Cette dernière, plus préoccupante de par sa présence dans les cultures, inquiète. « L’ambroisie commence à être observée dans les champs, sans être encore très préoccupante. En revanche, le datura stramoine (Datura Stramonium L.) est présent en cultures légumières et dans les maïs. Il faut anticiper sa propagation en limitant sa montée en graine, intervenant à l’été », explique Jean-Max Le Filleul, conseiller aménagement pour la Chambre d’agriculture du Finistère.
Bien qualifier l’invasive
Une « invasive » est une plante non indigène, qui introduite hors de son aire géographique naturelle, est capable de se naturaliser et de s’incorporer durablement aux communautés végétales locales. Elle se disperse alors massivement et s’étend rapidement dans les milieux naturels, pouvant entrer en concurrence avec la flore locale, voire la remplacer.
Le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB) considère qu’une plante non indigène présente un « caractère invasif avéré » lorsqu’elle forme, dans plusieurs sites, des populations denses, bien installées, et qu’elle montre une dynamique d’extension rapide à l’échelle du territoire. Une plante non indigène présente un « caractère invasif potentiel » lorsqu’elle forme, dans quelques sites, des populations denses, non encore stabilisées, mais qui laisse craindre une dynamique d’extension rapide à l’échelle d’un territoire donné.
Outre la perte de qualité environnementale, une invasion biologique peut également provoquer des dommages à la santé humaine et avoir, en local, des conséquences économiques importantes, notamment en milieu agricole.
Multiplier les rotations
Selon les derniers travaux du Conservatoire botanique national de Brest, le datura stramoine en Finistère est aujourd’hui à classer dans la liste des « plantes invasives potentielles », alors qu’il était qualifié simplement de « invasive à la marge » en juin.
La Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles a d’ailleurs identifié 19 zones de développement dans le département, dont 15 dans le Pays de Léon. « L’allongement des rotations est un bon moyen de prévention. C’est le seul levier connu aujourd’hui, car le retrait des fleurs de la plante avant montée en graine n’est pas suffisant », confie le conseiller.
Une lutte qui se prépare donc toute l’année pour éviter les mauvaises surprises.