Le 25 mars 2017, les Européens fêteront les 60 ans du traité de Rome. Chacun à sa manière. Les plus enthousiastes se reconnaîtront dans la tribune de l’Institut Jacques Delors, qui le 20 décembre dernier, déclarait : « Nous pensons que l’Europe est notre destin, notre projet et notre espérance. Nous croyons plus que jamais que l’union fait la force (…) ». Plus nombreux, peut-être, seront ceux qui exprimeront leur défiance à l’égard d’une Union européenne très souvent désignée responsable de toutes les difficultés économiques et sociales de ses concitoyens. Confortés en cela par des politiques qui font de l’euroscepticisme le miel de leur discours, à l’image des pro-Brexit britanniques qui, aujourd’hui, ne savent plus comment s’en sortir pour ne pas sortir de l’Union européenne.
Bien sûr, la trop grande prégnance de l’administration de la Communauté européenne est une anomalie démocratique d’une Europe pas assez politique. Mais ce dysfonctionnement ne saurait occulter les succès du traité de Rome qui a scellé plus de 70 ans de paix ininterrompue entre les pays de l’Union européenne. Qui a garanti les libertés individuelles et les droits de l’Homme. Qui a donné aux entreprises françaises un accès privilégié à un marché de 506 millions de consommateurs. Qui a permis la mise en œuvre de la Pac qui a accompagné les agriculteurs et l’agriculture sur les champs de la modernité et d’une certaine forme de prospérité.
Dans moins de 80 jours, les Vingt-huit fêteront l’anniversaire de ce traité au Capitole, dans la magnifique salle des Horaces et des Curiaces, héros de l’histoire antique. Un clin d’œil à la grande Histoire de l’Europe brandie par son drapeau cerclé d’étoiles dont le nombre de douze symbolise depuis l’Antiquité grecque, « la perfection et la plénitude, à savoir l’état de ce qui est parfait et complet ».