Robert Dantec revient sur quelques règles fondamentales à intégrer dans son comportement sur les chantiers.
Chaque arbre est particulier et on a le droit à un seul essai. Sur le chantier, on gagne toujours du temps à prendre son temps. D’abord, nettoyer l’arbre manuellement pour bien étudier sa forme et parce que la tronçonneuse n’aime pas le lierre, et encore moins la mousse. C’est le moment de s’assurer qu’il n’y a personne dans le périmètre de sécurité qui fait deux fois la hauteur de l’arbre.
Une fois la direction de chute choisie et la charnière découpée, l’opérateur se positionne toujours pour avoir l’arbre sur sa gauche. Il se tient droit, la machine équilibrée, pour faire le trait de scie. La poignée de la machine pile dans la direction choisie. Les yeux doivent être rivés sur ce trait de scie, sur son épaisseur. Quand il commence à s’ouvrir, il faut se retirer : l’arbre va tomber. Il est nécessaire de prévoir, au préalable, une position de repli, sans obstacle sur le chemin. Ne surtout pas rester admirer son travail car une grosse branche basse ou un tronc bombé peuvent provoquer un rebond de l’arbre qui parcourt alors plusieurs mètres en une demi-seconde…
Ensuite, ne pas croire qu’une fois par terre, il n’y a plus de danger. Au contraire. Une branche coupée qui se libère d’un coup peut fracturer un tibia. La bonne idée est de descendre doucement les branches aériennes qui sont des dangers puis de s’attaquer petit à petit au houppier pour dégager la charpente de l’arbre. Surtout, ne jamais pénétrer au milieu des branches pour ne pas être pris par un éventuel basculement : à cette étape, des masses phénoménales sont encore en mouvement.
Dernière remarque : celui qui tient sa tronçonneuse au-dessus des épaules est un candidat à l’accident grave. S’il recule et se prend le pied dans une branche ou une ronce, il peut tomber. C’est une habitude à prendre, quand la machine est en fonctionnement, il faut toujours se déplacer en avançant.