Le Conseil départemental a abandonné son projet de collège à la Gare d’Yffiniac, « sur un site adapté, accessible et proche de la voie rapide », pour l’implanter à Hillion en pleine zone agricole.
« Notre maire nous accuse d’intérêt catégoriel, alors que nous défendons simplement nos droits et outils de travail », démarrent les agriculteurs d’Hillion qui ont créé un collectif. Vendredi 13 janvier, ils ont déposé un recours contre le projet d’implantation d’un collège auprès du tribunal administratif de Rennes. Riverains de la parcelle « dont le droit à agir est reconnu de fait », ils dénoncent un dossier « étrangement » arraché à la commune d’Yffinac par les responsables du Conseil départemental, « apparemment sur fond de brouille politique », pour être confié « dans l’urgence » à la municipalité d’Hillion. Sur la forme, ils n’ont pas apprécié d’apprendre par voie de presse il y un an la nouvelle destination du chantier ou le passage des services du Département venus faire des mesures sur leur terre sans les avoir avertis. Les dépositaires parlent même d’un « mépris des agriculteurs jamais associés à un projet qui les concerne directement ».
Des remblais attenants à une zone humide
Sur la forme, leur avocat a relevé plusieurs motifs pour nourrir la démarche au tribunal. « D’abord, un non-respect du Plan local d’urbanisme (PLU) qui date de septembre 2014 qui parle pourtant de l’objectif de maintenir l’activité agricole et le caractère rural de notre commune littorale. Même du côté de la Préfecture, il se dit qu’il aurait fallu réviser ce PLU avant d’imaginer cette implantation. » Ensuite, la loi Littoral qui s’applique à toute la commune ne peut valider « une véritable discontinuité d’urbanisation avec une première habitation à 900 m d’un site dessiné au milieu d’une des plus grandes zones agricoles d’Hillion. »
Ou encore l’impact de cette construction sur une « zone hydromorphe et fragile remblayée avec 30 000 m3 de terre par le passé et en contrebas de laquelle se trouve une zone humide… » Les agriculteurs riverains n’admettent pas « ce passage en force niant toute démocratie et co-construction ».
500 000 € pour moins de 3 ha ?
En début de semaine, Alain Cadec, président du Conseil départemental, a parlé de suspendre le projet. « Pourtant, ces terrains inconstructibles selon la loi Littoral sont achetés. On parle d’un prix démesuré de 500 000 €, indemnités d’éviction comprises, pour 2,8 ha… Là aussi, le contribuable peut se poser des questions. » Au tribunal donc de trancher sur la légalité du permis de construire déposé le 14 novembre 2016…