La robotique avance petit à petit dans les champs, avec des procédés de plus en plus aboutis qui détectent, manipulent ou transportent les fruits et légumes.
« La robotique agricole commence à la ferme, pas au champ ». Cette phrase de Michel Berducat résume la situation des travaux sur le développement de la robotique dans les exploitations. Plutôt que de s’acharner à imaginer des outils complexes pour des tâches bien définies, mieux vaut savoir répondre à la demande des producteurs. Pour présenter les dernières nouveautés sur le sujet, un symposium organisé par Végépolys a réuni des spécialistes lors du dernier Sival à Angers (49).
La solution robotisée n’est pas si simple
Pour Matthias Carrière, directeur commercial chez Naïo Technologies, la gamme des robots travaillant au champ s’étoffe petit à petit : Oz, pour le maraîchage, Ted, développé pour la vigne et Dino, enjambeur capable d’exécuter des tâches diverses en légumes de plein champ. « Nous utilisons un guidage relatif, en nous servant de la culture pour faire avancer le robot. 4 à 5 ha peuvent ainsi être traités par jour, l’autonomie des batteries étant de 8 à 10 heures », chiffre le spécialiste. Pour autant, la mise au point d’une solution robotisée n’est pas chose simple, comme le rappelle Avital Bechar, du Volcani Center (organisation agricole de recherche), basé en Israël.
[caption id= »attachment_24941″ align= »aligncenter » width= »680″] De gauche à droite : Michel Berducat, de l’Irstea, Avital Bechar, du Volcani Center, Maurice Gohlke, de chez Deepfield Robotic, Matthias Carrière, de Naïo Technologies, Claes Jæger, de l’entreprise danoise Agro Intelli et Sébastien Rubrecht, de Sitia, ont présenté les dernières avancées technologiques.[/caption]
« Dans un milieu industriel, les objets et les environnements sont structurés. Pour le domaine agricole, c’est l’inverse. Notre métier consiste alors à rapprocher les robots de cet espace, avec ou non l’intégration d’un opérateur humain », explique le scientifique, qui prend en exemple la culture de poivron où le contexte et l’état de la végétation changent suivant la saison. Michel Berducat ajoute que « si les formes et les couleurs sont détectables, encore faut-il, dans une végétation de tomate, reconnaître le pédoncule pour confier la récolte des fruits à un robot ».
Le robot, considéré comme un nouvel employé
La sécurité est un des arguments importants pour la mise en marché d’une technologie. Son travail autonome, en milieu ouvert, demande à s’assurer qu’aucun danger ne viendra se présenter, comme des obstacles, et que celui-ci restera dans la limite spatiale qui lui est indiquée. « Quand un producteur fait le choix d’investir dans un robot, c’est pour lui un nouvel employé. La mise en place peut s’avérer compliquée. Nous auditons au préalable nos clients pour savoir si l’intégration dans son outil de travail est possible, avant validation », selon Matthias Carrière.
Scanner ses parcelles
Le robot 4D Scan, mis au point par la start-up Deepfield Robotic, filiale du groupe Bosch, photographie les cultures et les adventices « de façon précise, avec des données GPS. Plusieurs jours plus tard, une plantule peut ainsi être retrouvée, et les parcelles scannées livrent des photos précises de la plantule. Plus tard, un robot desherbeur peut être lancé sur la parcelle et différenciera la culture à conserver de l’adventice à éliminer », prévoit Maurice Gohlke, représentant la firme allemande.
Les robots de demain, petits ou gros, pourront être organisés en « essaim, avec 100 à 1 000 robots dans le champ, ou en grappe, avec une dizaine d’engins travaillant en même temps », explique Michel Berducat. Des petites ou grandes mains, réalisant diverses tâches dans les cultures, et qui deviennent une réalité de terrain.
noel
les robots sont les bienvenus pour la prévention des risques physiques professionnels du maraîchage, qui sont nombreux : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=438