Le séparateur en phase avec le lisier

Installé de façon mobile pour l’occasion, le séparateur Bauer S 655 fonctionne avec un moteur de 5,5 kW, la vis tourne à 100 tours/ minute. - Illustration Le séparateur en phase avec le lisier
Installé de façon mobile pour l’occasion, le séparateur Bauer S 655 fonctionne avec un moteur de 5,5 kW, la vis tourne à 100 tours/ minute.
Séparer la partie solide et liquide d’un lisier réduit le volume de stockage dans la fosse de l’exploitation, et produit un effluent plus homogène à épandre.

Silencieusement mais sûrement, le séparateur de phase de chez Bauer pompe le lisier d’une préfosse et remplit d’effluent solide le godet d’un engin télescopique. Cette démonstration à la ferme, organisée par la fédération départementale des Cuma du Finistère se déroulait mardi dernier à Lannilis, chez Hubert Donou. Installé pour l’occasion de façon mobile, le procédé simple permet de réduire la teneur en eau de son lisier, car le procédé sépare les matières solides des liquides de l’effluent. Pour ce faire, une pompe centrifuge hacheuse et immergée alimente le séparateur S 655 utilisé pour l’occasion. « Une vis sans fin vient appuyer cette matière contre des tamis, et des masses ajustables viennent accentuer cette pression », explique Bruno Castel, représentant de l’entreprise Kerboas, de Landivisiau, qui distribue la marque sur la Bretagne.

Stockage facilité

Une des raisons qui justifie l’emploi de ce type de machine reste les gains dans la capacité de stockage de l’exploitation. « Le produit brut à la sortie contient 15 à 35 % de matière sèche. À 15 % de MS, les gains dans la fosse à lisier sont les plus importants. En général, compter une réduction de volume de 25 % », chiffre Boris Moal, animateur à la Cuma 29. L’autre avantage réside dans la récupération d’un produit solide plus homogène, qui se stocke plus facilement. « La partie solide est plus facilement épandable, et selon les teneurs en matière sèche peut être utilisé comme litière pour les animaux, pratique courante aux Pays-Bas », ajoute l’animateur. La teneur en matière sèche doit alors atteindre plus de 30 %.

[caption id= »attachment_24958″ align= »aligncenter » width= »680″]La partie liquide repart à la fosse, mais peut aussi être stockée en géomembrane. La partie liquide repart à la fosse, mais peut aussi être stockée en géomembrane.[/caption]

La pompe d’alimentation de la machine, d’un débit de 30 à 40 m3/h, gave une petite réserve située avant la vis sans fin. « Le trop-plein repart dans la fosse. Les débits de chantier varient fortement suivant les matières brutes qui sont pompées. Ainsi, le procédé peut séparer de 5 à 15 m3/h. Les bâtiments utilisant un système d’hydrocurage présenteront des débits de chantier importants, avec peu de matières solides à la sortie », explique Bruno Castel.

Brassage avant, pas après

Brassée avant utilisation, la partie liquide séparée du lisier peut « être stockée en fosse ou en géomembrane, et doit être réservée aux épandages proches de l’exploitation, avec un épandage sans tonne par exemple. La partie solide, peu odorante, est plus facilement stockable en tas de grande hauteur qu’un fumier ».

Le lisier séparé par le procédé, considéré comme une matière fertilisante de type II selon la réglementation, devient pour la partie solide à la sortie du séparateur de phase matières de type I (fumier), avec un rapport C/N supérieur à 8. Toutefois, son stockage au champ n’est pas autorisé, les DDTM estimant que les écoulements et le délitement en cas de pluie sont plus importants qu’un fumier pailleux, qui contient des brins longs.

Idéal en fixe

La solution mobile est très peu utilisée en France, si ce n’est dans la région de Beaufort où une Cuma a franchi le pas. « La machine réalise environ 500 h par an, avec un débit moyen de 10 m3/h, et facture sa prestation auprès de 4 autres Cuma », note Boris Moal. Pour une installation en fixe, Bruno Castel explique que « le montant de l’investissement dépend de chaque dossier. L’idéal est de positionner le séparateur sur une passerelle à 5 m de hauteur, afin de monter le tas. Suivant le type de pompe, la présence d’un convoyeur ou non, et le modèle de séparateur, l’investissement se situe dans les 45 000 € ».


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