Appelée toxémie « du riche », cette maladie métabolique touche les brebis prolifiques et en très bon état corporel au dernier mois de gestation. La toxémie de gestation apparaît quand les besoins en énergie des brebis s’accroissent fortement lors des dernières semaines de gestation correspondant à 80 % de la croissance des fœtus. Les besoins énergétiques augmentent alors de 40 %. Et ceci, à un moment où la capacité d’ingestion et l’appétit sont réduits pour la mère. Les brebis prolifiques, avec trop d’état corporel (>3,5) sont des animaux à risque sur cette période, devant mobiliser les graisses dans ses réserves. Signaux d’alerte de l’hypoglycémie Leur foie, fatigué, n’arrive plus à éliminer les corps cétoniques formés par le métabolisme des graisses. Ils passent alors dans le sang, provoquant une acétonémie. Des troubles nerveux dus à une hypoglycémie apparaissent. L’animal s’isole, se met de côté et refuse de s’alimenter. Il finit par devenir aveugle. Une odeur de pomme de l’air expiré peut être sentie. Cette maladie se déclenche par un stress : changement alimentaire, tri des animaux, rentrée en bergerie, froid… Il convient d’anticiper toutes les pratiques susceptibles de provoquer cette pathologie. Le dénombrement lors du diagnostic de gestation et l’allotement selon le nombre d’agneaux dans la portée permet également de repérer et soigner à part ces brebis à risque. « Car, pour prévenir les toxémies, l’apport d’énergie dans la ration doit être suffisant en fonction du nombre d’agneaux », rappelle Carole Toczé, vétérinaire conseil à Terrena, lors d’une journée technique sur le thème du tarissement en novembre 2016. Surveillance un mois avant la mise bas Le contrôle de la note d’état corporel avant ce dernier mois de gestation et une cure d’hépatoprotecteur un mois avant l’agnelage permet également de prévenir l’apparition de la toxémie de gestation. Dès l’apparition d’un ou deux cas…
Les brebis grasses sujettes à la toxémie de gestation