Paris pollué : « les agriculteurs accusés »

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Paris est pollué ! La circulation alternée est mise en place pour entrer dans les murs de la capitale ; selon que vous avez un véhicule ancien, à l’immatriculation paire ou impaire, les portes et ponts de la Cité, évoquant les cours de géographie de l’école communale, vous sont interdits ou autorisés.

Communiqué de la Coordination Rurale :

La faute à qui ? Quel est le bouc émissaire idéal ? Quelle profession est à ce point jetée en pâture, par les grands médias, à une « opinion publique » (sic !) avide de victimes faciles, tels les Romains voyant les chrétiens se faire dévorer au cirque Maxime ?

Les agriculteurs bien sûr !

Coupable facile à accuser, accaparé par l’obsession de bien nourrir les hommes et femmes de son territoire, le paysan encaisse les coups répétés sans tendre l’autre joue. On n’a jamais vu dans l’histoire de notre pays, une profession aussi méprisée par les élites autoproclamées, des médias bavards, des fonctionnaires zélés, des financiers voraces et finalement… par le peuple lui-même.

Car les Parisiens aiment les agriculteurs… 10 jours dans l’année, Porte de Versailles… Ils y voient une agriculture ludique, marrante, idéale, propre. Le bon peuple déambule sur de la moquette verte, évocation urbaine des grasses prairies de notre pays. On leur offre sur un plateau doré nos meilleurs animaux, nos meilleurs produits, à portée de quelques stations de métro !

Mais en cet hiver 2016, ce sont encore les 5 000 agriculteurs d’Île-de-France que l’on accuse de polluer une cité de 2,3 millions d’habitants ! Encore, parce que cette fausse idée revient à chaque fois telle une ritournelle, répétée par tous. Les grands médias, alliés de gouvernants aux couleurs politiques chatoyantes et amateurs de petite reine, se relaient d’une seule voix pour dénoncer… un mythe.

Car hors les murs de la Cité, dans nos campagnes, tout le monde sait, qu’en ce mois aux jours les plus courts de l’année, les semailles sont faites, la terre se repose au rythme des gelées quotidiennes et surtout, les tracteurs et autres machines profitent d’un moment de répit, soigneusement rangés dans leur hangar : c’est la trêve hivernale ! Nos céréaliers utilisent ce temps pour entretenir ces outils, chèrement acquis au prix de nombreux sacrifices.

Donc point de tracteur dans les champs en cette période ! Mais un nombre toujours croissant d’urbains en déplacement (on chiffre à près de 5,7 milliards le nombre de trajets en véhicule en Île-de-France tous les ans – source : DRIEA et STIF).

L’homme de la terre est sédentarisé depuis longtemps ; à ce titre, il participe peu aux grandes migrations quotidiennes et estivales, hormis les quelques kilomètres qui peuvent le séparer de ses champs. Il est enraciné dans sa terre, dans son territoire : il n’a pas besoin de se déplacer quotidiennement à l’autre bout de la région, car le pays où il est né, est celui où il travaille et où il est le plus heureux. L’air qu’il respire est celui qu’ont respiré ses ancêtres avant lui…

Mais l’urbain, lui, est continuellement en mouvement. Pour son travail d’abord, il est vrai, il se déplace également sans arrêt pour satisfaire ses besoins de consommateur. Avide de nouveautés, de modes, de Buzz, il court après la futilité des choses du monde.

Hélas, le bitume citadin ne permet pas cet enracinement propre aux hommes de la terre. C’est pour cela qu’il croit à la bonne parole des chaînes d’informations ; la Vérité de la Vie, qu’on appelle également Le Réel, a été remplacée par un dogme médiatique auquel on doit croire, se soumettre.

C’est ainsi que les grands prêtres des chaînes de télévision nous imposent de croire que Paris est pollué… à cause des agriculteurs.

Alors chers habitants de la Ville Lumière, de grâce, pensez librement et comprenez que vous n’êtes que les serfs d’une idéologie qui vous empêche de retrouver vos racines, votre bon sens, à l’instar du paysan, pour qui la terre est sacrée.

Vous ! Habitants de Paris, cité ô combien louée et chantée, vous qui avez fait preuve d’un courage exemplaire lors des attentats qui ont ensanglanté votre ville, de grâce, cessez de mépriser les 5 000 agriculteurs et agricultrices d’Île-de-France, qui vous nourrissent…

Leur labeur, encore moins qu’un autre, n’est la cause d’une pollution aux origines plus complexes…

Ils travaillent chaque jour, avec amour pour vous… pour Paris…


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