Le coût de la main-d’œuvre et le manque d’attractivité des emplois de l’abattage-découpe obligent les opérateurs à automatiser au maximum. Les abatteurs français se disent en phase de reconquête. « Nous avons fait preuve de suffisance avant les années 2000. Nous avions un complexe de supériorité », avoue Michel Boulaire, P.-D.G de Jean Floc’h, intervenant lors d’un débat sur la compétitivité de la filière porcine à l’Ifip. « Ces 15 dernières années, nous nous sommes figés pendant que nos concurrents européens modernisaient et agrandissaient leurs outils industriels. Aujourd’hui, nous sommes en phase de reconquête. Nous investissons massivement dans nos usines ». Le secteur n’a pas d’alternative. Certaines tâches ne sont plus acceptées. « Nous avions le choix entre la main-d’œuvre étrangère et les robots ». L’automatisation est donc en marche pour abaisser la pénibilité du travail et accroître la rentabilité. En parallèle, la taille des outils augmente pour abattre à une cadence de plus de 800 porcs par heure. De nouvelles compétences L’automatisation et la robotisation se développent mais se heurtent parfois à la variabilité de la matière (forme des pièces, texture…), à son coût d’achat et de maintenance. Les nouvelles technologies, capteurs et vision par ordinateur, permettent d’évaluer objectivement la qualité des pièces, d’informer et de contrôler les robots, d’obtenir, en quelques secondes, des images en 3 dimensions des carcasses. Elles doivent cependant combiner efficacité et rapidité à un coût abordable car les chaînes sont de plus en plus rapides. Le numérique permet de développer des systèmes capables de prendre des décisions, d’adapter, de flexibiliser la production et de traiter un nombre de données de plus en plus important. La gestion des outils d’abattage est donc de plus en plus fine. La montée en compétences est évidente, inspirée du monde industriel de pointe, que Michel Boulaire approuve : « Je préfère voir des gens réfléchir dans nos…
Robots et numérique dans les abattoirs