Taureaux Limousins : un vivier génétique sans cesse renouvelé

batiment-limousine - Illustration Taureaux Limousins : un vivier génétique sans cesse renouvelé
Pour rester dans le peloton de tête, les associés de la SCEA Chapelain – Avril adoptent une sélection génétique pointue axée sur la diversification des taureaux et la génomie.

Basé à Lamballe (22), la SCEA Chapelain – Avril fait partie des sélectionneurs reconnus en race limousine. En 2015 et 2016, l’élevage a remporté le premier prix du Challenge génétique FLS (France Limousin Sélection) qui met en lumière les adhérents du herd-book les mieux classés sur la valeur génétique de leur troupeau et les plus impliqués dans la création du progrès génétique. « Le nombre de vêlages issus d’insémination artificielle (IA) atteint 38 % sur la dernière campagne. L’Ivmat est de 106,3 pour les mères et de 112,7 pour les pères », détaille Tanguy Chapelain, un des associés.

Année de records

L’année 2016 a également été marquée par le nombre record de 18 veaux pris en pension à la station de qualification de Lanaud (87). « Quatre d’entre eux ont été directement orientés vers la station du centre d’IA de Moussours (19). » Tous les mâles de l’élevage sont génotypés et sont mis prioritairement à disposition du schéma de sélection. Certains sont vendus comme reproducteurs (15 à 20 tous les ans), les autres partent en broutards.

[caption id= »attachment_24767″ align= »aligncenter » width= »605″]Infini est un taureau que les éleveurs ont acheté à Lanaud, en copropriété avec l’EARL de Lileho. Infini est un taureau que les éleveurs ont acheté à Lanaud, en copropriété avec l’EARL de Lileho.[/caption]

Les bonnes lignées maternelles peuvent être gardées longtemps sur l’élevage. « Pour l’une d’elles, nous avons 4 générations présentes en même temps », précise Pierre-Emmanuel Avril. Chaque année, une vingtaine de génisses sont gardées pour le renouvellement. Les autres femelles sont commercialisées, souvent en génisses pleines. « En 2016, la majorité est partie à l’export : en Roumanie, Espagne et République Tchèque. Cette année, des éleveurs belges sont intéressés », continue Tanguy Chapelain.

Brassage génétique

Pour se maintenir à niveau et gérer au mieux les risques génétiques, l’élevage utilise de nombreux taureaux. « Les veaux qui naissent chaque année sont issus d’une quinzaine de pères différents. Tous les taureaux qui passent sur l’exploitation sont prélevés et les semences sont stockées. Nous achetons aussi des doses de taureaux extérieurs. » Parmi les taureaux qui ont marqué l’élevage, on peut citer Mic Mac, Nelson ou Ultrabo.

La campagne de reproduction démarre avec des IA, de début novembre à mi-décembre. Puis 3 à 4 taureaux achetés à Lanaud sont utilisés en monte naturelle chaque année. En pleine saison de reproduction, des échographies sont réalisées deux fois par mois. « Les taureaux de monte naturelle sont en général détenus en copropriété avec d’autres élevages bretons. Nous attachons beaucoup d’importance aux origines et, depuis leur publication, aux prédictions génomiques. C’est notamment important sur le critère laitier puisque cet élément est quantifiable tardivement dans la carrière d’un taureau. » Avec le squelette, le lait et le potentiel de croissance sont des critères essentiels sur l’élevage.

Mesures terrain et génomie

Les femelles aussi sont génotypées dans le cadre du programme Degeram (Développement de la Génomique pour les Races du Massif Central) pour lequel la SCEA Chapelain – Avril est une des fermes de référence depuis le lancement il y a 4 ans. Ce programme doit permettre la mise en place de nouveaux critères de sélection sur les qualités maternelles.

« Nous mesurons l’ouverture pelvienne, ainsi que la richesse du colostrum sur les primipares et les vaches ayant un 2e veau. Nous enregistrons également des données sur les chaleurs, les vêlages, et les veaux sont pesés à la naissance », indique Pierre-Emmanuel Avril. Cette démarche au service de la race trouve aussi un intérêt sur l’exploitation. « Cela nous a permis de nous familiariser avec la génomie. C’est aussi l’occasion d’enrichir notre réflexion entre les informations papier, les mesures et les constats sur nos animaux. » Aujourd’hui, près de la moitié des vaches de l’élevage sont génotypées.

Pour en savoir plus : www.la-ferme-de-rimo.fr


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