Les animaux sujets aux pseudo-gestations sont infertiles et à écarter avant la mise à la reproduction.
La pseudo-gestation est une des particularités de la chèvre : l’utérus se remplit d’un liquide stérile, de 1 à 7 litres. Avant la mise à la reproduction, ce phénomène serait dû à la persistance d’un corps jaune fonctionnel, la chèvre se croit alors gestante. Après la mise à la reproduction, la mortalité embryonnaire précoce serait associée à cette pseudo-gestation. La brebis est aussi concernée, mais dans une moindre mesure.
3 à 5 % des effectifs
Cette pseudo-gestation peut durer de 1 à 5 mois : la chèvre se vide (effet « queue mouillée ») généralement en même temps que les autres chèvres du lot mettent bas, cependant le corps jaune n’a pas forcément disparu… Elle concerne 3 à 5 % des effectifs des troupeaux caprins. La fréquence est très variable selon les troupeaux « mais plus prononcée sur les troupeaux désaisonnés ou dans les troupeaux qui ont plusieurs périodes de mise à la reproduction », alerte Lisa Johnson, référente caprin à Évolution.
40 % de récidive
L’échographie est le moyen rapide et fiable pour mettre en évidence ces pseudo-gestations. Technique à conseiller d’autant plus avant la réalisation des inséminations artificielles (IA), 40 jours après une durée présumée de gestation ou avant le tarissement. « La pseudo-gestation se traite avec une ou deux injections de prostaglandine, pour détruire le corps jaune. » Si un œstrus (chaleur) peut se déclencher 3 à 4 jours après la vidange de l’utérus, la fertilité reste faible. Il est fortement conseillé de ne pas mettre ces individus à l’IA. Et les animaux repérés sont à suivre, le taux de récidive étant élevé (40 %). « Il est conseillé de surveiller cette tendance aussi sur les chèvres en lactation longue, et prendre en compte ce critère comme argument de réforme », note-t-elle.
En savoir plus : Fiches du groupe reproduction caprin sur les sites Internet Évolution ou Capgenes.