Finis les trajets sur les routes avec les engins agricoles, la perte de temps, le fuel dépensé… Éloignés géographiquement de 16 km, Bernard Renault, agriculteur à Gaël (35) et Jérôme Piedvache, éleveur à Quédillac (35), ont échangé 17 ha en propriété, des surfaces respectivement à 2 km et 5 km de leurs sièges d’exploitation. « L’arrêt de ces trajets chronophages sur des parcelles éloignées représente un gain de 3 jours de travail, très appréciable à la période des épandages ; en distance, c’est l’équivalent d’un aller à Paris et la consommation de 144 litres de fioul/an », chiffre Bernard Renault. Des gains économiques chiffrables, auxquels il faut ajouter une plus grande autonomie de décision sur l’exploitation avec un parcellaire groupé. « Sur les 24 ha de terres à céréales que je possédais à Gaël, il ne m’en reste plus que 4 ha », dénombre Jérôme Piedvache. La surface équivalente qu’il a récupérée près de son atelier bovin lui permet d’optimiser son système fourrager avec plus d’herbe et de maïs. Ces échanges ont été menés dans le cadre d’une action expérimentale conduite par la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, avec des fonds européens Leader et le soutien des communautés de communes de Brocéliande. 184 fermes, soit 21 % exploitations du secteur, ont manifesté leur intention d’échanger des parcelles. 48 échanges se sont concrétisés sur 179 ha, la moitié a changé de propriétaires, l’autre moitié a interchangé l’utilisateur de la terre, avec l’accord du propriétaire. 32 négociations sont toujours en cours. 104 exploitations n’ont pas trouvé d’accord, n’ont pas obtenu l’accord du propriétaire ou ont été confrontées à un engagement dans une Mesure agro-environnementale (MAE), bloquant tout échange durant la durée du contrat. Cette initiative se poursuit dans le temps et peut-être reconduite sur d’autres territoires….
Foncier : réorganiser son parcellaire