Des élèves du lycée de Plomelin (29) ont implanté une haie dont les essences résistent au vent salé.
Balayées par les embruns, les exploitations situées en proche littoral souffrent parfois d’une exposition défavorable à cause des vents constants. Les animaux et les cultures doivent faire avec cet environnement salé. Pour pallier ces désagréments, des élèves de terminale GMNF (Gestion des milieux naturels et de la faune) ont entrepris la mise en place d’une haie chez un producteur de Plovan. « Le premier objectif est de produire un brise-vent avec une perméabilité de 50 %. Le second est d’offrir une intégration paysagère à la ferme », explique Pascal Kerveillant, enseignant au lycée de Kerbernez, à Plomelin. Quand l’utile se joint à l’agréable, le pari est gagné.
Bien choisir ses essences
Une des difficultés pour la pérennisation de l’ouvrage réside dans le choix des essences, qui doivent résister à la salinité de l’air. « Les châtaigniers, chênes commun, pédonculé, sessile ou vert, ainsi que les érables champêtres et sycomore ou encore les frênes composent la partie haute de la haie. À cela s’ajoute du houx, du prunelier, de l’aubépine, du troène, du saule osier pour la partie arbustive. Plantés à 80 cm d’écartement, les plants sont en surdensité. Si chaque plante se développe, nous en supprimerons les années à venir », pense l’enseignent. Le projet, mené conjointement avec la Chambre d’agriculture, représente 400 m linéaires. Chaque plant a été préparé avant mise en terre, par un trempage dans un pralin (mélange d’eau et d’argile), puis placé dans une bâche de 80 microns prépercée. Le sable, déposé autour du jeune plant, empêche le plastique de se déchirer. « Nous pouvons aussi pailler avec de la paille qui se colle au sol après une pluie, mais les conditions venteuses du littoral ne nous permettent pas cette technique ».
Attention au lamier
Pour Pascal Kerveillant, l’utilisation du lamier pour l’entretien des haies doit se faire « uniquement sur les côtés. Il faut laisser monter les végétaux pour un bon effet brise- vent. Les haies de cyprès ou d’autres résineux sont perméables à 80 ou 90 %. Les rafales ne sont pas cassées, le vent passe par-dessus, tourbillonne et retombe de l’autre côté. Nous reviendrons l’année prochaine pour receper les plants afin de leur donner une taille moyenne ». Jean-André Bernard, exploitant chez qui l’opération a eu lieu, séduit par l’expérience, reconnaît qu’il verra ainsi les essences qui tiendront, et continuera cette implantation de nouvelles haies. Le rendez-vous est pris.