Tout proche du point culminant du Morbihan, à Langonnet, Isabelle et Jean-François Jambou gèrent un troupeau de Pie Rouge des Plaines. Le Gaec Ar Menez Du applique une méthode globale qui allie simplicité et efficacité dans la conduite du troupeau et des méthodes de travail.
Le poste « reproduction » est un indicateur suivi de près par les producteurs. Il est révélateur de la maîtrise de la conduite du troupeau tant d’un point de vue technique qu’économique et se situe à la croisée des chemins entre la prise en compte du régime alimentaire des vaches taries, la répercussion sur l’élevage des veaux (qualité de colostrum…) et la gestion des vaches en début de lactation (maîtrise du déficit énergétique). À l’heure où le pourcentage moyen de réussite en première IA (Insémination artificielle) est inférieur à 40 %, le troupeau du Gaec Ar Menez Du affiche des performances intéressantes : 62 % de réussite en première IA pour les vaches laitières. À noter qu’il faut 1,7 paillette et que la première IA se fait en moyenne entre 70 et 90 jours quand les vaches ont passé le pic de lactation et que l’ingestion est à son maximum. Ceci permet d’inséminer sur la 3e chaleur franche avec des TP qui augmentent, signe d’un bilan énergétique positif du troupeau.
Un bon démarrage pour les veaux
L’intérêt porté aux veaux permet de sécuriser cette phase d’élevage essentielle à la longévité et aux performances futures des animaux. Après une distribution de colostrum puis de lait entier pendant 2 semaines, les veaux passent à l’aliment d’allaitement Galac LP en visant un sevrage à 10 semaines avec un poids de 100 kg. L’aliment 2e âge, le Gadélia Top, et le foin prennent le relais pour affiner les croissances. « Nous avons, par ailleurs, travaillé sur l’ambiance du bâtiment des veaux pour limiter les maladies respiratoires », précisent les éleveurs. L’âge au vêlage est aujourd’hui de 30 mois avec un objectif de réduire ce temps improductif à 27 mois.
Le démarrage en lactation
Le « vert » reste au menu toute l’année, que ce soit sous forme de pâturage ou d’ensilage. La flore du rumen est ainsi équilibrée en permanence. Une vache à 45 kg exportant plus de macro-éléments et vitamines qu’une vache à 30 kg, la stratégie mise en place dans l’exploitation a été de prendre en compte les besoins réels des animaux à l’aide du Dac (Distributeur automatique de concentrés), installé en 2016, et ceci, jusqu’aux apports en minéraux qui se contentent bien souvent de couvrir 300 g pour une production moyenne de 30 kg de lait : quid des animaux qui doivent faire 45 kg avec les mêmes apports ? C’est pour cela qu’un apport de 6 % de minéral est incorporé en mélange à l’aliment de production pour permettre la couverture des besoins des fortes productrices et assurer une bonne venue en chaleur et une nidation pour valider la gestation.
Focus sur la reproduction
La fertilité des vaches est certainement liée à plusieurs facteurs, mais les oligo-éléments ont un rôle direct : le zinc, pour son intervention dans la synthèse des prostaglandines, le cobalt avec la vitamine B12, pour une action sur la néoglucogenèse. L’iode, quant à lui, influence les hormones thyroïdiennes et gonadotropes. Le sélénium et la vitamine C ont une action immunitaire et un effet positif sur la reprise du cycle ovarien… La complémentation minérale ne doit donc être écartée à aucun moment du cycle de la vache laitière. Un juste dosage des minéraux va contribuer aux bonnes performances de reproduction.
Isabelle et Jean-François sont très attentifs au comportement des animaux et ajustent leurs méthodes en fonction des besoins exprimés par le troupeau. « On ne peut pas être partout mais nous avons fait le choix de privilégier le suivi du cheptel », concluent les associés.
La gamme minérale Minadélia de Triskalia
Carole Perros