La route qui serpente de Callac à Plourac’h vous transporte au cœur d’une zone d’élevage où la prairie domine. Une image d’Épinal d’un magnifique paysage bocager vallonné. Loin des grands discours et des épais dossiers administratifs, les agriculteurs de ce territoire pratiquent l’agro-écologie comme on dit aujourd’hui. Autrement dit, ils adaptent leurs cultures et leurs élevages au climat local, au type de sol pour que la terre donne le meilleur d’elle-même. Sans sacrifier l’agriculture à l’environnement. Et inversement. L’agriculture et l’environnement s’enrichissent tout simplement l’un l’autre.
Cette façon de pratiquer l’agriculture n’est pas propre au Centre-Bretagne. La division quasiment par deux en 30 ans de la teneur en nitrates des cours d’eau bretons est la meilleure preuve que la profession est de plus en plus respectueuse de l’environnement.
Pour autant, tout n’est pas rose au royaume de la verte campagne bretonne. Sur le plan économique, il est parfois difficile pour l’agriculteur de s’adapter aux normes. Quelques unités d’azote en plus permettraient parfois de doper le rendement des cultures. Quelques vaches ou truies supplémentaires généreraient ce chiffre d’affaires marginal si salutaire pour améliorer le revenu.
Quel autre secteur économique pourrait en effet simultanément supporter une baisse imposée du potentiel de production, une baisse des prix des produits et une augmentation de ses charges ? Tout indique que, faute de rentabilité, l’agriculture bretonne se trouve aujourd’hui à l’aune d’une rupture. Sans retour rapide et légitime de la valeur ajoutée à la production, pas sûr que les futures générations pourront encore goûter, autrement que par les souvenirs, au magnifique paysage agricole entre Callac et Plourac’h.