Le capteur analyse le lisier et le maïs

harvest-lab-john-deere - Illustration Le capteur analyse le lisier et le maïs
Le capteur Harvest Lab de chez John Deere passe aisément de la tonne à lisier à l’ensileuse. Pour l’ensilage, il fait varier la longueur de coupe du maïs selon le taux de matière sèche. En épandage de lisier, il permet de mettre une quantité précise d’azote à l’hectare.

« Notre capteur Harvest Lab a trois applications concrètes terrain. Tout d’abord installé sur la goulotte de l’ensileuse, il permet d’analyser en temps réel la matière sèche, l’amidon, les fibres et les sucres pendant le chantier d’ensilage de maïs. Il est aussi utilisé en poste fixe pour analyser des échantillons de maïs ensilage déjà fermenté. Enfin, il s’installe sur la tonne à lisier pour analyser en temps réel le lisier et ajuster précisément les éléments fertilisants à la parcelle », explique Nicolas Dubois, responsable marketing ensileuse chez John Deere, lors d’une présentation de l’infra-analyseur à la concession MS équipement à Lamballe (22).

Moduler la longueur de coupe

Le capteur analyse avec une précision de 98 % le taux de matière sèche (MS) du maïs ensilage. « Pour obtenir un ensilage de qualité il faut récolter le maïs entre 32 et 35 % de MS. Ensuite, il faut faire varier la longueur de coupe : plus le taux de MS est élevé plus courts doivent être les brins », déclare Anthony Uijttewaal, ingénieur agronomie et récolte des fourrages chez Arvalis. Le taux d’humidité du maïs peut varier de plus de 20 % dans une même parcelle. Il est donc important de pouvoir moduler la longueur de coupe afin de garantir une bonne compaction de l’ensilage au tas pour éviter la fermentation butyrique et les pertes d’éléments nutritifs.

« La technologie existe pour ajuster la longueur de coupe par rapport à la matière sèche. L’infra-analyseur communique le taux de matière sèche à l’AutoLoc de l’ensileuse. L’éleveur décide en début de chantier des longueurs de coupe mini et maxi en fonction de la matière sèche. Ensuite, tout au long du chantier, l’ensileuse s’adapte automatiquement », décrit Nicolas Dubois. Grâce à cette technologie, le fabricant annonce une économie de carburant de 5 % tout en augmentant la productivité. Et 10 % d’économie d’additifs tout en optimisant la fermentation grâce au réglage automatique du taux de conservateurs dans l’ensilage pendant le chantier.   

4 000 mesures de lisier par seconde

Le capteur seul coûte entre 15 000 € et 20 000 €, il peut passer de l’ensileuse à n’importe quelle tonne à lisier à partir du moment où cette dernière est équipée d’un débitmètre. Une somme à laquelle il faut ajouter 10 000 € si le tracteur n’est pas équipé de l’antenne et de la console pour le guidage GPS en vue de l’automatisation tracteur-outil. « On épand comme avec un épandeur à engrais mais avec une tonne à lisier », témoigne un des gérants de l’ETA des Abers dans le Finistère et utilisateur du capteur. « Le lisier présente un fort potentiel fertilisant car jusqu’à 80 % de l’azote est disponible la 1re année.

Le point négatif est qu’il est très hétérogène suivant l’origine du lisier, les conditions de stockage et la méthode de transfert », affirme Pascal Levasseur, ingénieur spécialiste en traitement des effluents d’élevage à l’Ifip. Le capteur en temps réel de chez John Deere apporte une solution pour pallier cette variabilité. « Il n’y a plus de raisonnement en m3 de lisier épandu par hectare mais vraiment en unités d’azote apportées par hectare. Le capteur réalise 4 000 mesures par seconde et fait varier automatiquement la vitesse du tracteur pour respecter la dose préconisée à l’hectare s’il y a une automatisation tracteur-outil. Sinon le chauffeur adapte sa vitesse manuellement suivant ce qui s’affiche sur l’écran en cabine », indique François Helfter, spécialiste produit chez John Deere. Cet équipement peut aussi prendre en compte une carte de préconisation des sols et des rendements pour moduler les dosages selon les zones de la parcelle.


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