Après les gelées sévères du début d’année, les plants de choux ont perdu par endroit des feuilles. Toutefois, les dégâts sont limités et les têtes restent conformes aux cahiers des charges.
Toute la Bretagne grelottait il y a encore quelques jours. Depuis, les températures se sont rapidement radoucies, les plaques de gelées des champs à l’ombre ont disparu. Pour les producteurs de légumes, ce passage de froid intense a laissé des traces dans les parcelles les plus éloignées des côtes, ou pour les champs non exposés au soleil pendant la journée. « Les feuilles sont détruites en partie, mais le mal est peu profond car les têtes sont intactes et nous destinons nos récoltes à la surgélation », témoigne un producteur nord-Finistérien.
Près de -9°C à Saint-Malo
Du côté de Saint-Malo (35), le mercure a joué au yoyo entre la fin d’année 2016 et la mi-janvier. « Les températures sont restées plusieurs jours consécutifs dans le négatif en ce début d’année. Au 21 janvier, la station météorologique de Saint-Coulomb (35) mentionne un relevé de -8,5°C en bord de côte », rappelle Clarisse Galet, directrice technique chez Terres de Saint-Malo. Dès lors, 2 phénomènes ont été constatés lors de cet épisode glacial.
« Suite à un été et un automne sans précipitation, un retard d’environ 6 semaines a été observé sur la croissance des cultures. C’est pourquoi des variétés de choux-fleurs d’automne se trouvaient encore dans les champs en ce début d’année. De plus, les producteurs réservent les parcelles bien orientées et proches du littoral pour les variétés de type hiver. Les choux les plus éloignés de ces conditions ont donc plus souffert ». Les crucifères les plus touchées sont exclues de la récolte, et même si les comptes ne sont pas encore établis, « nous estimons entre 2 et 3 millions de choux-fleurs détruits par le gel ». La Bretagne produit chaque année près de 110 millions de têtes. Cette perte aura peu d’incidence sur les cours. Il est à rappeler que l’automne passé, avec les températures très douces, des têtes sont également restées au champ.
Depuis, un radoucissement rapide s’est fait sentir, la croissance des choux s’est accélérée. « Une partie de la production trouve comme débouché la surgélation, car la qualité des têtes n’est pas affectée. Bloquée par une période froide, la production revient à une cadence plus habituelle, le marché, difficile, est désengorgé par la surgélation ».