La cuisson des protéagineux permet d’améliorer la valorisation des protéines par les ruminants. Protéa Thermic propose cette prestation à la ferme.
À l’initiative de 4 élèves en BTS Acse du lycée Les Vergers (dans le cadre d’un Projet d’initiative et de communication), le toaster de graines proposé par Protéa Thermic était en démonstration mercredi 25 janvier sur l’EARL Glémot, à Mont-Dol. « Nous avons accepté de toaster une partie de nos graines de féverole : 5 tonnes. Elles seront utilisées dans la ration des vaches laitières (à 31 L) avec l’ensilage de maïs et l’ensilage d’herbe. Nous allons voir de combien nous pouvons réduire le soja… », expliquent Jean-Louis et Béatrice Glémot, les deux associés de l’EARL.
Les producteurs font pousser de la féverole depuis une quinzaine d’années. « Elle occupe aujourd’hui environ 10 ha. Les graines sont broyées à la récolte et stockées en silo comme du maïs humide. »
Augmenter la valeur en PDIE
L’intérêt du toastage est d’augmenter la valeur en PDIE des graines dont les protéines sont au naturel fortement dégradées dans le rumen. « La cuisson protège les protéines qui seront assimilées moins rapidement », explique Benoît Réalland, nutritionniste du cabinet BDM, qui intervient sur l’élevage.
Performance économique dans une rotation
Meilleure conservation
« En réduisant l’humidité, la cuisson permet par ailleurs une conservation plus facile des graines. Elle détruit les impuretés, les insectes, les mycotoxines… », ajoute Joël Guégan, dirigeant de Protéa Thermic. Dans le toaster, l’air chauffé par un brûleur au fioul arrive sous la grille à 280 °C. Les graines, en mouvement continu au-dessus de la grille, sont cuites de manière homogène, sans être carbonisées. Elles ressortent à 100 °C et reviennent doucement à température ambiante.
« Le débit du toaster est de 4 t/heure environ, si le chantier est bien approvisionné. La prestation est facturée 200 €/heure. » Après une année 2016 de mise en route, le service sera opérationnel sur tout l’Ouest dans la foulée des récoltes cette année. « Nous pouvons traiter de la féverole, du lupin, du pois, du soja, mais aussi des céréales (pour une cuisson de l’amidon). »
Plus d’autonomie
Les protéagineux dans leur ensemble ont leur place en Bretagne, sauf le pois d’hiver qui serait très risqué. Outre la baisse de la dépendance aux protéines extérieures, les protéagineux ont un intérêt dans la rotation, pour la baisse des intrants. Ils bénéficient par ailleurs d’aides couplées et rentrent dans les Surfaces d’intérêt écologique (SIE) de la Pac. Attention toutefois au choix des parcelles car le rendement est variable en fonction du stress hydrique à la floraison. Et les possibilités pour la gestion des adventices sont limitées. Le temps de travail est aussi à prendre en compte. Sébastien Grey, agronome au Groupe d’Aucy