« Parmi les différentes catégories socioprofessionnelles, les agriculteurs représentent le potentiel abstentionniste le plus important » a indiqué Martial Foucault, directeur du Cevipof (centre de recherches politiques de Sciences Po), le 23 février, en ouverture d’un colloque sur « l’agriculture dans la campagne présidentielle 2017 ». Depuis 2015, le Cevipof interroge régulièrement un échantillon de 25000 français, dont 300 agriculteurs. Les derniers résultats du sondage, début février, répartissaient le vote des agriculteurs ainsi : Marine Le Pen 35%, François Fillon 20% ; Emmanuel Macron 20%, Benoit Hamon 18%, Yannick Jadot 3% et Jean-Luc Mélenchon 2%.
Dans un entretien accordé aux Échos paru le 23 février, Emmanuel Macron a présenté son programme économique, qui comprend notamment «un plan d’investissement public de 50 milliards d’euros durant le quinquennat», dont 15 milliards seront consacrés à la «transition écologique et énergétique» et 5 milliards à l’agriculture. Il souhaite par ailleurs transformer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en un «allègement pérenne de cotisation» à partir de 2018, qui représenterait «6 points de charges en moins au niveau du Smic jusqu’à 2,5 Smic». S’y ajouterait un allègement supplémentaire des charges patronales de 4 points, de 1 à 1,6 Smic. Le taux de l’impôt sur les sociétés serait ramené de 33,3% à la moyenne européenne, c’est-à-dire 25%, sur le quinquennat.