Des démonstrations d’entretien de haies sont organisées à destination des agriculteurs bénéficiaires du premier programme Breizh bocage. Les plants ont atteint l’âge de la première taille, essentielle à leur avenir.
« C’est pour des raisons économiques qu’on plante et qu’on taille ». Samuel Le port, conseiller à la Chambre d’agriculture a réalisé une démonstration de taille mercredi dernier sur les plantations de Claire et Nicolas Raflé, à Cléguérec. Beaucoup d’agriculteurs ont planté sur 29 communes du territoire de la vallée du Blavet. Essentiellement des châtaigniers, des chênes, des érables et des charmes pour la production de bois énergie ou des merisiers et des cormiers, pour la production de bois d’œuvre. À chaque haie sa fonction…
1 km de talus plantés
Les époux Raflé ont opté pour la production de bois énergie, avec quelques haies de fruitiers en supplément. Un linéaire d’un kilomètre est venu s’ajouter aux 2,7 km haies existantes sur l’exploitation de 103 hectares (36 mètres par hectare désormais). « Nous avons de longues distances de pente et l’exploitation est consacrée aux cultures : des pommes de terre, des légumes et des céréales. Les parcelles sont souvent labourées. Nous avons donc implanté des talus à certains endroits pour limiter l’érosion et, tant qu’à faire, nous y avons planté des arbres », explique Nicolas Raflé. L’heure est désormais à la taille pour faire du « haut jet ». « Il faut tailler pour éviter que ces haies soient touffues et empiètent sur les champs », reprend Samuel Le Port.
Au préalable, un plan de gestion de la ressource sur les 15 prochaines années été à effectué, avec un calendrier d’entretien pour chaque haie, débouchant sur un volume prévisionnel de bois à exploiter. « Sur cette exploitation, l’ensemble des haies doit fournir 7 tonnes de matière sèche par an ». De quoi chauffer la maison d’habitation.
40 agriculteurs en société coopérative
Une quarantaine d’agriculteurs vendent leurs plaquettes (bois d’élagage) à la SCIC Argoat Bois Énergie du Morbihan. « Globalement, la vente couvre les frais d’entretien réalisés par entreprise ou apporte un revenu si le chantier est réalisé par l’agriculteur ». Cette société coopérative commercialise 2 500 tonnes de plaquettes par an. Elle fournit, par exemple, 300 tonnes, soit 10 % de l’approvisionnement en bois de chauffage de l’hôpital de Pontivy ou encore 600 tonnes pour les besoins de la piscine du Faouët. Une clientèle abordable compte tenu de la ressource locale.