Alors que la Commission européenne ouvre une consultation publique sur la PAC post 2020, le think-tank Momagri publie une analyse des mesures d’aide à la réduction de la production laitière activées en 2016 pour faire face à la crise de surproduction.
Rappelons que les éleveurs laitiers européens se sont vus proposer la possibilité de réduire leur production contre une aide minimum de 14 centimes d’euros par litre de lait non produit. L’objectif était de rééquilibrer le marché en réduisant de 2,8% la production du quatrième trimestre 2016.
Donnant tort aux experts qui pensaient que la mesure ne serait que très peu utilisée, 271 des 28 membres de l’UE ont activé la procédure, en utilisant de plus la possibilité de compléter le montant européen. La France a ainsi choisi de porter à 24 centimes le montant de l’aide au litre de lait non produit dans la limite de 5% de la production.
Momagri a construit un indicateur de participation au programme basé sur la synthèse de deux variables : la part de la production engagée à réduction et la part d’éleveurs engagés dans chaque Etat membre.
La Belgique arrive première sur l’indicateur de synthèse, révélant ainsi le très fort engagement des producteurs belges qui sont près de un sur deux (45,5%) à avoir adopté la mesure pour une réduction de la production de 3,3%. L’Irlande et le Portugal complète le podium. Se classent après la France (32,3% des producteurs et 2,9% de volumes engagés) et l’Allemagne (18,4% des producteurs mais davantage de volumes engagés 3,6%).
Remontée des prix
La remontée des prix observée actuellement s’explique en partie par la mesure de réduction de la production laitière qui aura couté 150 millions d’euros, plus les compléments que les Etats membres ont choisi d’apporter. Un montant au final bien modeste pour remettre sur les rails une filière laitière européenne qui représente 97 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel (source Eurostat).
Peut-être cette mesure aurait-elle pu être mise en place plus tôt ? Cela aurait évité de faire exploser les stocks de poudre de lait à 355 000 tonnes, soit plus de trois fois le plafond établi lors de la dernière réforme, pour un coût dépassant les 600 millions d’euros. D’autant qu’ils continuent de peser sur les cours.
Ce programme aura également atteint un second objectif : prouver que la régulation n’est pas morte ! C’est la raison pour laquelle Momagri participera activement à la consultation de la Commission européenne afin de faire valoir ses propositions pour donner un nouveau cap stratégique à la PAC.