L’élagueur-grimpeur modèle le bocage

elagueur-grimpeur-bocage - Illustration L’élagueur-grimpeur modèle le bocage
Pourquoi ne pas faire appel à un élagueur grimpeur pour entretenir ses haies ? Quand il est dans les arbres, Emmanuel Cornic fait moins de bruit qu’un lamier, mais le travail n’en est pas moins efficace. Au contraire.

« Une coupe, c’est tous les 10 ans. » Pour Emmanuel Cornic, de Plélo (22), il faut apprendre à gérer ses taillis pour un bon renouvellement des haies et minimiser les interventions dans le temps. L’objectif d’un entretien consiste à favoriser l’expression d’arbres de haut jet – destinés au bois d’œuvre – tout en maintenant des plants de bourrage, type noisetier, qui vont faire « des touffes », forçant les premiers à pousser vers le haut.

Une haie bien entretenue sera « aussi belle qu’utile et facilitera le passage des engins. » Aujourd’hui, la solution retenue consiste majoritairement à faire appel au lamier qui offre un résultat immédiat. Pour Emmanuel Cornic, « le problème majeur de cet outil, c’est de ne pas couper les branches à leur base. » Résultat : 5 à 6 repousses vont repartir d’une seule branche, obligeant à répéter la taille 2 ou 3 ans plus tard.

Chasse aux mauvaises habitudes

Un élagueur professionnel peut intervenir en amont ou bien après le passage du lamier. Même si « le mal est fait, il est récupérable », dit-il. « Lors de nos interventions, je commence le plus souvent par réparer les dégâts du lamier en recoupant les branches à leur base. Elles cicatriseront plutôt que se rediviser. »

Une autre mauvaise habitude consiste à couper les têtes des arbres. « Et pourtant, est-ce que les branches du haut vous gênent sur vos haies bocagères ? », demande l’élagueur aux agriculteurs venus assister à la démonstration organisée au Merzer, par le Syndicat mixte environnemental du Goëlo et de l’Argoat (Smega). « En coupant la tête d’un arbre, il en repoussera 5, augmentant d’autant le poids, qui finira par déséquilibrer l’ensemble. L’arbre vous faisait de l’ombre ? Il vous en fera 5 fois plus », ironise Emmanuel Cornic. L’arbre devient alors potentiellement dangereux. Les 5 ou 6 têtes repoussent et se développent généralement sur une partie fragilisée par la coupe, voire « en train de pourrir. » Le danger devient alors réel car ces supports de fortune pour les nouvelles pousses risquent de céder et chuter en cas de vents violents. « D’un arbre sain, avec une taille au lamier, vous créez un arbre dangereux. »

La sécurité avant tout

L’intervention d’un professionnel garantit également un travail en sécurité. « Il n’est pas rare de voir des éleveurs « sans filet » tailler leurs arbres debout dans le godet du tracteur, à plusieurs mètres du sol. » Pour travailler en sécurité, il est également préférable d’utiliser le sécateur sur des plants jeunes… à condition de ne pas attendre dix ans.

MAEC entretien manuel du bocage

Depuis 2016, une nouvelle MAEC (Mesure agro-environnementale et climatique) est proposée aux agriculteurs pour entretenir manuellement et gérer leurs haies de façon durable. Cette mesure peut représenter une aide d’environ 3 450 € par an, sur 5 ans, en partant d’une estimation de 5 km de linéaire de haie contractualisée sur l’exploitation.


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