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L’utilisation normale des chasses d’eau chacun la connaît. En utiliser pour des truies pourquoi pas ? Mais, la réalisation de M. André Vincent, agriculteur à La Motte en Pommerit-le-Vicomte est assez insolite puisqu’il utilise les chasses d’eau pour abreuver ses truies. Comment lui est venue cette idée ?
« Chacun sait ce qu’est la corvée d’eau dans un élevage de porcs, en particulier les femmes. J’ai donc voulu résoudre ce problème en faisant installer, il y a environ 5 ans, un poussoir à eau sur chaque auge de truie en gestation. Ce système s’est avéré être d’une très grande irrégularité de fonctionnement (fuites, débit insuffisant). J’ai donc supprimé ces poussoirs pour distribuer l’eau à l’aide d’un tuyau souple, déplacé manuellement d’auge en auge. La distribution se faisant cette fois dans de bonnes conditions mais ayant l’inconvénient de prendre 1 heure de travail par jour pour 52 truies. Je souhaitais donc trouver un moyen plus rapide et plus moderne.
La solution idéale étant d’avoir une réserve par auge, j’ai d’abord pensé à des bidons en plastique d’une contenance d’environ 15 litres. Ceux-ci étant reliés les uns aux autres par un tuyau. Un flotteur placé dans le premier jouant le rôle de niveau constant. À la base de chaque bidon, une vanne quart de tour permettant de vidanger chaque réservoir dans l’auge.
Une installation de ce type s’avérant difficilement réalisable il me fallait trouver autre chose. »
Une installation simple et peu coûteuse
C’est ainsi qu’est venue à M. Vincent l’idée d’installer une chasse d’eau par truie, de type couramment utilisé en installation sanitaire.
Il a donc fait l’acquisition d’un modèle en matière plastique, l’a installé et après une utilisation d’un mois, l’essai s’est avéré très concluant. Il a donc passé commande de 51 autres modèles pour le prix de 100 francs pièce et procédé à l’installation en novembre 1982. Depuis cette date les chasses d’eau fonctionnent quatre fois par jour : une fois pour humecter l’aliment et une autre fois pour permettre à la truie de s’abreuver, ceci répété deux fois par jour (2 repas).
Ces réservoirs sont fixés au-dessus de l’auge à l’aide d’une planche qui elle-même est fixée par une patte métallique au capot qui recouvre l’auge. Le bas du réservoir étant à 16 cm de l’auge.
La hauteur d’eau dans la réserve est réglée une seule fois à la mise en route par simple torsion de la tige supportant le flotteur.
L’installation ainsi réalisée est revenue à environ 125 francs/animal ; tuyau, manchons, tés compris.
Ayant mis deux autres roues sous la brouette à l’aliment, il suffit de mettre l’aliment dans l’auge avec la main droite et de presser le poussoir de la main gauche.
M. Vincent estime le gain de temps à 45 minutes par jour, grâce à une idée simple dont pourront profiter d’autres lecteurs de Paysan Breton.