Mise en place d’un village de la viande faisant intervenir les différents maillons de la filière et vente aux enchères spectaculaires sur le grand ring d’honneur en fin de visite d’inauguration… Dans un contexte difficile, les éleveurs allaitants veulent communiquer et se faire remarquer.
L’objectif des éleveurs dans le cadre du salon Terralies est une rencontre avec le consommateur. « Dans un contexte tendu au niveau du commerce de la viande, soit une baisse de 4 % de la consommation sur 2016, et une mouvance anti-viande médiatisée, la filière se mobilise collectivement en impliquant non seulement les producteurs, mais également les partenaires d’appui technique, les abatteurs, les transformateurs et les bouchers », expliquent Olivier Lemoign, éleveur à Corlay, et Philippe Gérel, artisan installé à Lamballe et co-président des bouchers des Côtes d’Armor. Grâce à cette initiative commune, un Village de la viande va être mis en place sur le salon cette année. « Une opération originale proposée dans le cadre de la journée nationale « Made in viande » de l’interprofession. »
Un crieur-vendeur pour animer la vente
D’ailleurs, dès le premier jour du salon, l’élevage allaitant sera sous les feux des projecteurs grâce à la vente aux enchères inter-races. Cette année, cette opération sera particulièrement mise en avant. D’une part, parce qu’elle se tiendra, vendredi 19 mai, de 19 h à 20 h, en clôture de la visite officielle d’inauguration. D’autre part, parce que pour l’occasion, elle investit cette fois le grand ring d’honneur des Terralies. Du coup, les organisateurs mettent les petits plats dans les grands. « Nous allons véritablement mettre en scène cette vente, proposer une forme de show.
Au passage de chaque animal, des images défileront sur le grand écran pour mettre en valeur l’élevage dont il est issu », détaille Olivier Le Moign qui animera ce temps fort en collaboration avec Didier Yon, éleveur à Trébry, qui jouera le rôle de « crieur-vendeur ». Autre nouveauté, la race Blanc Bleu prend part à l’opération, rejoignant ainsi les Limousine, Charolaise et Blonde d’Aquitaine déjà présentes lors des éditions précédentes.
8 femelles d’exception
Au total, ce sont 8 femelles âgées de 3 à 7 ans qui seront proposées aux acheteurs, artisans bouchers et abatteurs représentant certains de leurs clients comme certaines enseignes de la grande distribution par exemple. « Des animaux repérés en début d’année en insistant sur deux critères de sélection : l’excellente conformation bien sûr et la docilité, la capacité à rester calme pour être présenté sur un ring dans un environnement bien différent de l’élevage. » Aux yeux des organisateurs, cette vente est « quelque chose d’unique » dans la région. « C’est le seul endroit où l’on peut trouver une telle qualité d’animaux provenant de plusieurs races à la fois. Du pur breton issu des quatre départements, né et élevé en Bretagne. Une belle manière de mettre en avant notre savoir-faire », insiste Olivier Le Moign.
Jusqu’à présent, tous les animaux mis en vente aux Terralies sont partis (de 6 à 8,4 € / kg). « Dans une année difficile, on espère garder cette dynamique. Les acheteurs jouent le jeu. De notre côté, nous leur fournissons des outils pour communiquer sur leur investissement dans un animal d’exception : photo avec les éleveurs, fiche qui suit l’animal, plaque de la vente… » Enfin, en cette période très politisée, à l’heure des législatives, les éleveurs espèrent profiter de la fin de la visite officielle par cette vente « pour se faire entendre ».