Comment enrichir les sols de la frange littorale ?

Le groupe de travail chargé d'élaborer les modalités des essais comprend des élus locaux, des agriculteurs et des techniciens de divers organismes. Il s'est réuni au Hézo, la semaine dernière. - Illustration Comment enrichir les sols de la frange littorale ?
Le groupe de travail chargé d'élaborer les modalités des essais comprend des élus locaux, des agriculteurs et des techniciens de divers organismes. Il s'est réuni au Hézo, la semaine dernière.
L’épandage d’engrais organiques d’origine animale est interdit dans la zone des 200 mètres du bord de mer dans le Morbihan. La biomasse végétale pourrait enrichir les terres concernées.

Plus de 2 000 hectares de SAU sont concernés par la directive qui interdit l’épandage de déjections animales sur la bande littorale du Parc naturel régional (PNR) du golfe du Morbihan, pour des raisons bactériologiques. Une centaine de fermes sont concernées sur ce territoire. Ces parcelles littorales, naturellement moins riches en matière organique, s’appauvrissent au fil des années. Le phénomène accélère la déprise agricole. Alors comment améliorer la fertilité de ces sols en préservant les activités conchylicoles en aval ? Le PNR, la Chambre d’agriculture et l’association Aile veulent tester l’apport de différentes matières végétales telles que les déchets verts des collectivités, les tailles de haies bocagères, les sous-produits des filières bois énergie (fines particules) et les cultures de taille à courtes rotations comme les saules.

Ces matières peuvent être apportées sous différentes formes : broyées, compostées ou partiellement brûlées (charbons) pour éviter la diffusion de graines d’adventices. Différentes modalités seront testées sur 18 parcelles du littoral, de Locmariaquer à Damgan, pendant trois ans. « C’est une forme d’économie circulaire », précise Luc Foucault, vice-président du PNR et maire de Séné. « Nous avons dénombré 4 200 kilomètres de haies sur le territoire. C’est un gisement potentiel de bois raméal fragmenté (BFR) que nous avons déjà testé (voir encadré) sur une parcelle d’Ambon». Le groupe de travail, qui comprend des agriculteurs de la zone, fixera les modalités à tester avant la fin de l’année. Les essais débuteront en 2018.

[caption id= »attachment_26375″ align= »aligncenter » width= »680″]Le groupe de travail chargé d'élaborer les modalités des essais comprend des élus locaux, des agriculteurs et des techniciens de divers organismes. Il s'est réuni au Hézo, la semaine dernière. Le groupe de travail chargé d’élaborer les modalités des essais comprend des élus locaux, des agriculteurs et des techniciens de divers organismes. Il s’est réuni au Hézo, la semaine dernière.[/caption]

 

Quatre fois plus de vers de terre

Un essai d’apport de bois raméal fragmenté a eu lieu en 2011 sur une partie d’une parcelle d’Ambon à raison de 300 m3 par hectare (l’autre partie en témoin). L’apport de bois fragmenté a eu pour effet l’augmentation du taux de matière organique (MO) les deux premières années, avant stabilisation sur les trois années suivantes. L’apport de broyat a augmenté la capacité du sol à stocker les éléments nutritifs grâce au complexe argilo-humique. La porosité du sol a été multipliée par 3,3, la vie microbienne par 1,5 et la biomasse de vers de terre par 3,8 par rapport à la parcelle témoin, en 5 ans.


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