Christophe Courousse, directeur général de Galliance, n°2 de la volaille française, dévoile les enjeux et les axes stratégiques sur les 3 années à venir. Il fait aussi un état des lieux de la situation sur l’activité export chez Doux.
« La production de volaille de chair est en plus forte croissance dans l’Union européenne qu’aux USA ou au Brésil. Les prévisions affichent une augmentation de notre production européenne de 4 % d’ici à 2020. Ce qui est regrettable c’est que la France ne profite pas de cette croissance alors que des pays comme l’Angleterre le font », déclare Christophe Courousse directeur général de Galliance, fruit de la fusion des activités volailles de Terrena (Gastronome) et de Doux.
150 millions d’euros d’investissements
« Sur 3 ans, nous allons réaliser 150 millions d’€ d’investissements pour adapter nos outils industriels afin d’aller encore plus vers de la découpe et des produits élaborés. Nous voulons continuer de jouer la partie avec le leader de la volaille en France », annonce Christophe Courousse. Le marché français se tourne de plus en plus vers des produits de volailles en découpe qui progressent de 1,2 % en 2016 alors que dans le même temps la consommation de poulet entier baisse de 1,3 %. En reprenant Doux, Terrena a fait le choix de miser sur la marque Père Dodu. Elle va revenir dans des spots de publicité à la télé après des années d’arrêt.
Réfléchir à un bonus lié au rendement filet
« Le schéma de notre filière volaille est à réinventer. Nous allons produire plus de poulets semi-lourds sexés et aller vers 2,2 kg de poids moyen plutôt que 1,8 kg, ce qui va permettre de gommer nos écarts de compétitivité sur les frais de découpe », explique le directeur de Galliance. L’abattoir de Languidic (56) va être spécialisé en poulet semi-lourd. Les investissements vont aller vers la volaille fraîche afin de repositionner les marques Père Dodu et Nouvelle Agriculture en GMS. « Avec les ¾ de la valorisation du poulet lié aux filets, notre compétitivité est basée sur la gestion matière. Nous devons donc vendre l’ensemble des pièces pour reconstituer la valeur. Cela passe aussi par la valorisation des pattes et il y a un gros travail à effectuer sur ce point. »
Christophe Courousse réfléchit à un bonus pour l’éleveur lié au rendement de filet. « La rémunération des éleveurs doit être connectée à la rentabilité. » Enfin, pour continuer à avoir des marques fortes, il faudra continuer à innover et proposer en permanence de nouveaux produits. « Ça sera par exemple des charcuteries de volailles ou des produits de diversification destinés aux sandwicheries et boulangeries qui utilisent principalement du poulet d’importation dans leurs sandwichs. »