La Chine aimerait répondre elle-même à la consommation croissante de sa population en produits laitiers. N’en n’ayant pas les moyens, elle cherche à mieux contrôler ses importations. Jean-Marc Chaumet du Département économie de l’Institut de l’Elevage travaille plus particulièrement sur la Chine. Il répète, une fois de plus, le message de la soif de lait du géant chinois en s’appuyant sur quelques repères. « La consommation chinoise de produits laitiers a été multipliée par quatre depuis 1990 pour atteindre l’équivalent de 35 L de lait par habitant et par an. Mais c’est encore trois fois moins que dans le monde en moyenne et dix fois moins qu’en France. » Il y aurait donc de la marge. Sans compter que cette demande va croître mécaniquement « puisque la population continue de grandir (on prévoit 1,45 milliard de Chinois en 2030) ». L’observateur avance un autre argument. « On boit deux fois plus de lait en ville qu’à la campagne. Or, aujourd’hui, 57 % de la population est urbaine. Ce sera 70 % en 2030. » Face à ses besoins qui sont dits croissants, la production locale chinoise stagne depuis 8 ans. Car d’une part il y a une « véritable défiance » du peuple chinois vis-à-vis de leur lait depuis les fameux scandales (mélamine, mouillage). Et d’autre part, devant le manque de foncier agricole, « importer plus d’1 million de t de foin coûte très cher » pour pouvoir traire des vaches. À l’amont, la restructuration est impressionnante : le pays espère passer d’ici 2020 de 40 à 70 % de troupeaux de plus de 100 vaches. « En Chine, le maître mot de la filière reste de reconquérir la confiance du consommateur. Pour cela, elle fait de gros efforts de communication en s’appuyant sur des visites de fermes et d’usines….
La Chine veut apporter du lait à son moulin