Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, a déclaré dans une interview à La France Agricole en date du 6 avril dernier : « On pourrait mettre en place des mécanismes contracycliques qui fassent que quand « les prix sont bas, on perçoit davantage d’aides » et quand « ils sont hauts, on en reçoit moins » ».
Ce sujet est au cœur de la réflexion du think tank Momagri qui a été fondé par des responsables agricoles convaincus de la nécessité de rendre les aides PAC plus justes et plus efficaces d’un point de vue économique. Stéphane Le Foll ajoute néanmoins : « Le problème c’est que nous n’avons pas de budget européen pour cela et que nous ne pouvons pas non plus faire varier le budget en fonction du niveau des prix. ».
L’analyse du Traité sur le fonctionnement de l’UE et du règlement financier 2014 démontre que la variabilité des budgets annuels qui résulterait de l’introduction d’aides contracycliques, n’impliquerait pas de déroger aux procédures budgétaires actuelles. Intégrer des aides contracycliques dans la PAC de 2020 est une décision politique qui ne peut pas s’abriter derrière une excuse d’ordre technique. La PAC qui est la seule politique intégrée de l’UE, n’est plus compétitive face aux autres grandes politiques agricoles des Etats-Unis, du Brésil, de la Chine… et fait le lit du rejet du projet européen. C’est pourquoi il est urgent de redonner à la PAC, avec des aides contracycliques, une bien meilleure efficacité économique qui traitera le problème central des agriculteurs, à savoir la volatilité des prix agricoles.