L’eau des pondeuses débarrassée des colibacilles

L'installation MCW Agr'eau doit comporter les éléments spécifiques au traitement (électrodes, adoucisseur, bac à saumure...) sans oublier une pompe doseuse réglable asservie à un compteur à impulsion. La production de désinfectant se fera si l'eau est préalablement débarrassée du fer et du manganèse, si la dureté n'est pas trop élevée. - Illustration L’eau des pondeuses débarrassée des colibacilles
L'installation MCW Agr'eau doit comporter les éléments spécifiques au traitement (électrodes, adoucisseur, bac à saumure...) sans oublier une pompe doseuse réglable asservie à un compteur à impulsion. La production de désinfectant se fera si l'eau est préalablement débarrassée du fer et du manganèse, si la dureté n'est pas trop élevée.
Les problèmes récurrents liés à la présence de colibacilles dans l’eau de boisson ont incité Patrick Hamon à investir dans un matériel d’électro-stérilisation. Les résultats du traitement à l’acide hypochloreux sont probants.

Ancien pisciculteur, Patrick Hamon a toujours été sensibilisé à la qualité de l’eau. Il a créé un alevinage en 1994 sur eau de source. « La qualité de l’eau est un élément essentiel pour une bonne éclosion des alevins ». Des raisons de santé l’ont obligé à cesser cette activité. Il a alors développé, avec son épouse, l’élevage avicole de ses parents pour atteindre, en 2010, 133 000 pondeuses, réparties dans deux bâtiments à Saint-Martin-des-Prés (22).

[caption id= »attachment_26286″ align= »aligncenter » width= »628″]Patrick Hamon était intervenu à une journée sur la qualité de l'eau, organisée par Sanders. Devant la cuve extérieure qui contient la solution avec l'acide hypochloreux, qui sera injectée dans l'eau de boisson. Toute la tuyauterie, les raccords et la cuve sont en plastique (pas de corrosion). Patrick Hamon était intervenu à une journée sur la qualité de l’eau, organisée par Sanders. Devant la cuve extérieure qui contient la solution avec l’acide hypochloreux, qui sera injectée dans l’eau de boisson. Toute la tuyauterie, les raccords et la cuve sont en plastique (pas de corrosion).[/caption]

Autovaccin et colistine

L’eau de l’élevage provient d’une source qui produit 27 à 30 m3 par jour. « La qualité est correcte ; elle ne contient pas de fer et peu de manganèse. Par contre, à certaines périodes en hiver, elle se charge en matières organiques, avec des pics d’E. Coli. ». Le traitement de l’eau de boisson est réalisé à l’aide de pastilles de chlore, en direct. « Les canalisations n’étaient pas très propres. Les analyses ne montraient aucune amélioration. Nous sommes donc passés au traitement par dioxyde de chlore en 2011. La qualité était bonne mais il y avait toujours des dépôts au niveau des pipettes, en bout de ligne ». Des colibacilles sont de nouveau retrouvés dans l’un des deux poulaillers.

[caption id= »attachment_26287″ align= »aligncenter » width= »628″]L'installation MCW Agr'eau doit comporter les éléments spécifiques au traitement (électrodes, adoucisseur, bac à saumure...) sans oublier une pompe doseuse réglable asservie à un compteur à impulsion. La production de désinfectant se fera si l'eau est préalablement débarrassée du fer et du manganèse, si la dureté n'est pas trop élevée. L’installation MCW Agr’eau doit comporter les éléments spécifiques au traitement (électrodes, adoucisseur, bac à saumure…) sans oublier une pompe doseuse réglable asservie à un compteur à impulsion. La production de désinfectant se fera si l’eau est préalablement débarrassée du fer et du manganèse, si la dureté n’est pas trop élevée.[/caption]

« Nous avons alors réalisé des autovaccins en laboratoire, pour contrer les souches présentes dans le bâtiment ». Ces vaccins ont été administrés sur un lot de poulettes dans l’élevage fournisseur. Sans grand succès, car une nouvelle souche d’E. Coli. est détectée par la suite. « C’est à ce moment-là que nous avons rencontré un collègue qui avait investi dans une machine d’électro-stérilisation fabricant un acide hypochloreux. Il en disait le plus grand bien ».

En 2015, juste après l’installation du nouveau procédé de traitement, l’élevage subit encore une contamination par E. Coli sur un lot de poules. Celles-ci disparaissent en cours de lot et ne sont plus retrouvées par la suite.

Meilleure digestibilité

En 2016, l’eau de boisson n’a subi aucun pic de pollution. « Nous avions cessé la vaccination à l’installation du nouvel équipement. Depuis, nous avons constaté une baisse de consommation d’eau, de 200 ml à 180 ml par jour. La qualité des fientes s’en ressent (assèchement) ». Un brumisateur a été installé dans les bâtiments. « Il est activé une fois par semaine pour assainir l’ambiance (poussières). Les poules se déplument moins et les œufs sont plus propres ». Les éleveurs constatent également une meilleure ingestion de l’aliment (digestibilité). « Avant 2015, nous donnions un diurétique une fois par mois dans l’aliment. Depuis, nous avons cessé la distribution ».

50 000 € d’investissement

L’équipement a coûté 50 000 €. Chaque semaine, le procédé consomme 200 à 250 kg de sel, à 200 € la tonne. « L’investissement et le fonctionnement reviennent à 10 centimes par poule et par lot (an). Dont 2,5 ct de sel et 7,5 ct d’amortissement (dans les 5 premières années). En face, nous estimons l’économie à 8 ct par poule en prenant en compte les vaccinations, les antibiotiques et les compléments non distribués. Le retour sur investissement est d’autant plus rapide qu’il y a de problèmes sanitaires ». L’élevage a subi une panne de l’appareil il y a un mois, suivie, une semaine plus tard d’une contamination de colibacilles. confortant les éleveurs dans leur choix d’investissement.

Passage partiel au plein air

Les éleveurs ont suivi une formation à l’homéopathie à la Chambre d’agriculture, il y a quelques mois. « Nous en utilisons actuellement pour le renforcement calcique, diurétique et, en appoint, pour le traitement des poux ». L’élevage n’échappe pas à la mode des œufs de poules élevées en plein air. L’un des deux poulaillers, dont la mise aux normes de 2012 n’est pas encore amortie, va passer au plein air si l’étude économique est favorable, car les investissements sont conséquents. 14 hectares, devant le bâtiment, sont également nécessaires au changement… Pour le second poulailler, la transition pourrait être plus difficile en cas d’obligation de modifier le mode de production…

Principe de fonctionnement

Une petite quantité d’eau est dirigée vers la cellule d’électrolyse. Avant d’entrer dans la cellule, une faible quantité de sel (NaCl) est ajoutée à l’eau. Le passage de l’eau et du sel dans le champ électrique permet la formation de molécules, telles que l’acide hypochloreux (HOCl). La solution est ensuite injectée dans l’eau consommée par les animaux à raison de 3 % pour arriver à un potentiel Redox de 850 environ (pouvoir oxydant de l’eau, contrôlé à l’aide d’une petite sonde) qui élimine les bactéries. Le procédé peut être utilisé pour le traitement de l’eau dans les hôpitaux, les hôtels, les piscines, les usines…


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