Il est urgent de « redonner de la valeur à l’alimentation » a affirmé l’Ania le 4 avril, chiffres à l’appui. A 172 Mds€, le chiffre d’affaires de l’industrie agroalimentaire (IAA) française a augmenté de 1,1% sur un an. « C’est une petite année », selon Jean-Philippe Girard, président de l’Ania. Il alerte sur « la dégradation des marges » des IAA liée à la hausse des cours des matières premières, à « la guerre des promotions », et à une « pression fiscale » très forte. Dans ce contexte, les IAA se voient affaiblies par rapport à leurs concurrents. A tel point que l’excédent commercial, à 7,2 Mds€, diminue (8,1 Mds€ en 2015), et que hors vins et spiritueux, les IAA françaises sont en déficit commercial de 4 Mds€ (+1 Md€ de déficit comparé à 2015).
« Incompétence »
C’est ainsi que la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), dans un communiqué du 5 avril, qualifie le discours du président de l’Ania, l’association des industriels de l’agroalimentaire. Celui-ci, lors de la présentation des données de la branche, estimait les résultats de ses membres en berne notamment à cause de la « flambée » des matières premières. Pour le secteur laitier, les entreprises « ne se sont jamais aussi bien portées pour la majorité d’entre elles, affirme la FNPL. Et pour cause, la spirale baissière du prix du lait en 2015 et 2016, a logiquement permis aux industriels du secteur d’augmenter leurs résultats net (Savencia : + 82 %, Bel : +15 % et Danone + 30 % entre 2015 et 2016). »